Lors d'une chute en patinage de vitesse, les blessures encourues par les athlètes peuvent être très sévères. Les visites à l'hôpital après une compétition ne sont pas rares ! À l'Anneau olympique de Vancouver, la liste des blessés pourrait être grandement diminuée grâce à un système de coussins de sécurité dernier cri mis au point par la Schulich School of Engineering de l'Université de Calgary.

Détenteur du record mondial au 500 m, l'Albertain Jeremy Wotherspoon s'est fracturé le bras gauche à plusieurs endroits, en fracassant le matelas de sécurité, lors de la Coupe du monde de Berlin en novembre 2008. L'accident a abruptement mis fin à sa saison. Les patineurs défilent à une vitesse moyenne de 60 km/h. «On ne peut arrêter les chutes, le patinage de vitesse est un sport dangereux, mais on peut amortir le choc en améliorant la configuration des coussins», indique Clifton Johnston, chercheur à la Schulich School of Engineering. Pendant huit ans, il a travaillé avec son équipe à mettre au point des coussins de sécurité plus efficaces.

«Après de nombreux tests, on a finalement mis au point un rembourrage idéal qui minimise la puissance de la collision lors d'un contact avec le coussin et qui réduit l'effet de rebond, explique Clifton Johnston. C'est un enjeu important en courte piste, puisque de nombreux patineurs sont simultanément sur la glace. Le risque est grand d'être impliqué dans un accident après la chute d'un compétiteur.»

Les chercheurs ont basé leurs travaux sur les données fournies par l'«Impactor», un système de poulie composé d'un bras de métal de six mètres et 54 kilos qui s'écrasait dans le coussin. Grâce à des senseurs, les chercheurs ont pu mesurer la force de l'impact et l'effet de rebond à différentes vitesses. Les données étaient analysées par ordinateur.

Les coussins conçus par son équipe sont depuis peu utilisés sur le circuit de la Coupe du monde. Ils sont considérés les meilleurs au monde. Pour leur rembourrage, mais aussi l'emplacement étudié des fermetures éclair, des coutures et du système d'ancrage.

Déjà, on remarque une réduction du nombre de blessures là où les coussins sont installés. En 2008, 10 patineurs ont dû être hospitalisés lors de la Coupe du monde de Salt Lake City. L'année suivante? Aucune visite à l'hôpital. On utilisait pour la première fois les coussins de l'Université de Calgary. «Il y a eu de bonnes chutes, peut-être des commotions cérébrales, mais tous ont pu se relever de leur chute. C'est anecdotique, mais c'est bon signe, dit Clifton Johnston. J'espère qu'on verra la même chose se produire à Vancouver. Si on ne peut enrayer les chutes, on peut tenter de réduire les dommages.»