Joannie Rochette profitera de la prochaine saison de la série Grand Prix de patinage artistique pour parfaire une toute nouvelle routine qui, espère-t-elle, lui permettra de briller de tous ses feux aux Jeux olympiques de Vancouver. Mais même si une médaille olympique demeure son objectif le plus important de l'hiver, elle n'entend pas y aller mollo d'ici là.

La Québécoise de 23 ans prévoit, pour l'instant, participer aux épreuves en solo chez les dames au Grand Prix de Pékin, qui se déroulera du 29 octobre au 1er novembre, ainsi qu'à Patinage Canada International, qui sera disputé du 19 au 22 novembre à Kitchener, en Ontario. Elle entend tout donner à ces occasions. Pour elle, pas question de «s'en garder» pour le mois de février, dans le but de faire mieux que sa cinquième place enregistrée aux Jeux de Turin en 2006.

«Je vais essayer de gagner à chaque compétition à laquelle je participe, a indiqué Rochette, mercredi, lors d'une conférence téléphonique. (Le patinage artistique) n'est pas comme le patinage de vitesse, où c'est complètement axé sur le physique, et où il faut faire attention pour arriver au sommet de sa forme au moment voulu. Le mental occupe une grande place aussi, alors ce sera important que j'utilise chaque compétition d'ici les Jeux pour réussir la meilleure routine possible, ce qui augmentera d'autant ma confiance et me permettra de me sentir vraiment bien à Vancouver.»

Rochette veut aussi profiter des épreuves de la série Grand Prix pour permettre aux juges de se familiariser davantage avec sa nouvelle routine, inspirée par Samson et Dalila, l'opéra français de Camille Saint-Saëns. Elle s'est dit surprise, mais aussi rassurée, d'avoir réalisé son meilleur score à vie lors d'une récente compétition pro-am au Japon.

«Je ne m'emballe pas avec ça, même si les spectateurs ont vraiment embarqué, a dit Rochette. Quand tu lances une nouvelle routine, tu ne sais jamais comment ça va être reçu par les spectateurs et les juges, alors c'est plaisant de voir que c'est bien parti à ce niveau. Il reste encore plusieurs aspects à améliorer encore et je ne tiens rien pour acquis parce que les autres patineuses vont retourner au travail pour s'améliorer. Mais au moins, ça nous dit qu'on s'en va dans la bonne direction.»

Rochette a indiqué qu'elle voulait adopter cette année une routine qui lui permettrait de mettre davantage en valeur sa maturité comme patineuse. Il s'agira d'un programme plus exigeant pour elle, qui la forcera à effectuer plus rapidement les transitions d'une séquence à l'autre.

«Il n'y a pas de moments pour respirer, a souligné la championne canadienne en titre chez les dames depuis cinq ans. Je devrai garder mes pieds bien actifs pour garder la vitesse dont j'aurai besoin pour bien exécuter mes mouvements.»

Pour bien relever ce défi, Rochette a davantage mis l'accent sur l'aspect cardiovasculaire de son entraînement durant l'été.

«Parfois, j'arrivais sur la glace et j'avais de la difficulté à faire mes sauts tellement j'étais épuisée», a-t-elle souligné.

Championne du monde en titre, Rochette fera figure de favorite lors des épreuves de Pékin et de Kitchener. Aux yeux des juges, c'est elle que les autres patineuses devront déloger.

«C'est la première fois que je vais vivre ça, mais ça ne va rien changer à mon approche, a affirmé l'athlète d'Ile-Dupas. C'est vrai que c'est moi la patineuse que les autres devront rattraper cette année, mais moi, je vais chercher simplement à faire de mon mieux, peu importe le rang que j'occupe. De toute manière, dans ma tête, je recommence à zéro dans toutes les compétitions.»