Tout a commencé avec trois petits cris secs et vifs: avec les Iggy! Iggy! Iggy! que Sidney Crosby a lancés à Jarome Iginla afin qu'il lui remette la rondelle le long de la bande, en milieu du territoire américain, à la droite du gardien Ryan Miller.

Quelques secondes plus tard une grande clameur déferlait du Pacifique jusqu'à l'Atlantique. Une clameur qui a suivi le but de Sidney Crosby. Un but qui propulsait le Canada vers une victoire de 3-2 arrachée en prolongation aux dépens des États-Unis. Une victoire qui permettait du coup au hockey canadien de se couvrir d'or après s'être couvert de honte, en 2006, aux Jeux olympiques de Turin d'où il était rentré avec une septième place.

«J'ai simplement tiré en direction du but. Je n'ai jamais vu la rondelle entrer. C'est la réaction des amateurs qui m'a fait réaliser qu'on venait de gagner», a lancé le héros.

Dernier joueur à recevoir sa médaille, Crosby a eu droit à une autre longue ovation à laquelle le Président du CIO Jacques Rogge a contribué en levant le bras droit de l'auteur du but gagnant en signe de triomphe.

Dire que cette victoire a soulevé une ferveur patriotique serait un euphémisme. Comme ils le font lors des matchs des Canucks, les amateurs de hockey de Vancouver ont entonné le Ô Canada qu'ils souhaitaient tant chanter depuis le début des J.O.

Ils auraient pu le chanter plus tôt n'eut été d'un but accordé par Roberto Luongo avec 25 secondes à faire en troisième période et qui a permis à Zach Parisé de créer l'égalité 2-2.

«J'ai effectué le premier arrêt et ils ont foncé à deux pour pousser le retour dans le but», a indiqué Luongo.

Le gardien québécois qui avait effectué 28 arrêts jusque-là en ajouté quatre en prolongation. Meilleur gardien du tournoi, Ryan Miller a stoppé six tirs en prolongation avant d'être déjoué par Crosby.

Ce but de Crosby a permis à Roberto Luongo de faire taire les critiques selon lesquelles il n'avait jamais remporté de matchs importants.

«Je me fiche pas mal de ce que les critiques pensent. Cette médaille, personne ne pourra me l'enlever», a lancé Luongo qui a patiné devant ses partisans en brandissant un grand drapeau canadien.

«Les gens m'ont tellement appuyé, ils étaient tellement derrière l'équipe que je leur devais une forme de reconnaissance. C'est vraiment une sensation incroyable d'avoir cette médaille autour du cou», a commenté Luongo.

Ryan Kesler qui a marqué l'autre but des États-Unis aux dépens de ses coéquipiers acceptait mal d'avoir à se contenter de la médaille d'argent.

«Ça fait mal et il me faudra quelques semaines avant de pouvoir en parler avec Roberto», a-t-il murmuré.

Jonathan Toews et Corey Perry avaient donné les devants 2-0 au Canada avec des buts marqués en première et deuxième périodes.

Direction Sotchi

Questionnés par un collègue russe, les entraineurs-chefs des équipes du Canada et des États-Unis ont clairement indiqué être favorables à une participation des joueurs de la LNH aux prochains Jeux d'hiver à Sotchi en 2014.

«Les Jeux olympiques doivent être le rendez-vous des meilleurs athlètes au monde», a simplement indiqué Mike Babcock.

Ron Wilson est allé plus loin dans son plaidoyer en faveur de l'implication de la LNH.

«Cela permettrait de redonner aux amateurs de hockey qui se font voler des joueurs par la LNH. J'aimerais que les matchs se jouent sur une surface nord-américaine qui permet d'offrir du jeu plus intense. J'aimerais surtout que nous soyons là pour démontrer que le hockey se joue comme nos deux équipes viennent de le faire. Pas comme les Russes, les Tchèques et les Slovaques qui passent leur temps à attendre les erreurs au lieu de foncer pour les provoquer. Mais si nous sommes à Sotchi, j'espère que la LNH trouvera le moyen d'accorder plus de temps aux joueurs qui y évolueront. Ça n'a pas de sens de leur demander ce qu'on leur demande», a insisté Wilson.

La LNH reprend d'ailleurs ses activités dès ce soir alors que les Red Wings de Détroit rendent visite à l'Avalanche au Colorado.

Place donc aux vraies questions: Price ou Halak devant le filet à Boston mardi...