À couteaux tirés avec les collègues de Toronto qui remettent souvent en question ses méthodes de travail et arrogance, Ron Wilson brandit toujours sa médaille d'or à la coupe du Monde de 1996 en guise de bouclier.

Dimanche, il pourra ajouter une médaille d'or olympique, ou au pire une médaille d'argent, à ce rempart.

«Je n'ai pas besoin d'un titre olympique pour me convaincre de mes compétences. Je suis sixième pour le nombre de matchs dirigés dans la LNH, septième pour les victoires. Je n'ai rien à prouver à personne», a clamé l'entraîneur-chef des Maple Leafs.

«Je suis au sixième rang pour les matchs disputés (1234) et septième je crois pour les victoires (571). Je me suis rendu en finale de la Coupe Stanley. Je sais que je suis capable de diriger une équipe de hockey. Et je suis très fier d'être à la barre de cette formation comptant sur un excellent gardien, sur une défensive mobile et sur un groupe d'attaquants extrêmement talentueux», a plaidé Wilson.

Toujours prêt, et rapide à le faire, à décliner ses exploits personnels, Wilson s'est assuré de braquer les projecteurs sur ses joueurs à la veille du grand match qui les opposera au Canada.

«Il n'y a pas de mots pour décrire à quel point je suis fier de cette équipe. Nous sommes très jeunes et inexpérimentés. Malgré tout, nous n'avons jamais tiré de l'arrière dans ce tournoi. À l'exception du match contre la Suisse, nous avons toujours été en mesure de marquer tôt et de maintenir notre rythme à nos adversaires au lieu d'être à leur remorque. Et plus que tout, ces jeunes garçons ont été parmi les plus disciplinés de toutes les équipes. Et ce, même si nous leur imposions un style de jeu robuste et un échec-avant soutenu. Tout le crédit leur revient», a mentionné Wilson.

Bien qu'il soit natif du Canada, Wilson est vendu corps et âme à son pays d'adoption.

«Cela fait 35 ans que je travaille au développement du hockey dans ce pays et je suis aussi fier d'être Américain que n'importe quels autres Américains. Je suis honoré d'avoir obtenu la chance de diriger cette équipe et tout ce que j'espère c'est d'être en mesure, demain, de les diriger vers la médaille d'or.»

S'il est vrai qu'il compte sur une équipe jeune et inexpérimentée, Wilson compte sur le meilleur gardien du tournoi jusqu'à maintenant. Ryan Miller a non seulement gagné tous les matchs qu'il a disputés, mais il affiche une efficacité de 95,4 % et une moyenne de 1,04 but accordé par partie.

Des statistiques phénoménales considérant l'âge de sa défensive.

Cela dit, le vétéran Brian Rafalski s'est assuré, avec la complicité de Brooks Orpik, de calmer les jeunes, mais talentueux arrières que sont Jack et Eric Johnson de même que Ryan Suter et Ryan Whitney qui comptent un peu plus d'expérience.

Rafalski affiche aussi des statistiques éloquentes alors qu'il domine son équipe avec quatre buts, neuf points et un différentiel de +7, un différentiel que seul Suter (+8) devance au sein de Team USA.