Le corps du lugeur géorgien mort lors d'une descente d'entraînement aux Jeux olympiques de Vancouver est arrivé mercredi dans sa ville natale, où sa mère éplorée, se lançant contre son cercueil, a crié, Pourquoi tu es parti avant moi?»

Un drapeau enveloppait le cercueil contenant le corps de Nodar Kumaritashvili à son arrivée à l'aéroport de la capitale géorgienne Tblissi, peu avant l'aube. On a ensuite amené le corps à la maison familiale à Bakuriani, où l'on a tenu une veillée funéraire.

Kumaritashvili est mort vendredi lorsqu'il a perdu contrôle de sa luge et a frappé un poteau de métal à une vitesse de près de 145 kilomètres à l'heure.

Les représentants de Jeux ont allégué que l'athlète avait tardé à émerger d'une courbe et qu'il n'a pas compensé. Mais l'oncle et entraîneur de l'athlète, Felix Kumaritashvili, blâme pour sa part les organisateurs pour la mort de son neveu de 21 ans. Il prétend que la raison principale de l'accident est que le mur de soutien était bas.

Plus tôt cette semaine, le père du lugeur, David Kumaritashvili, lui-même ancien athlète de cette discipline, a accusé les organisateurs de Jeux d'avoir testé la piste sur son fils.

Le lugeur doit être enterré samedi dans un cimetière à Bakuriani, un village de 1500 personnes situé dans l'une des régions les plus populaires de la Géorgie pour les sports d'hiver.

Des interrogations sur la piste avaient été soulevées depuis plusieurs mois. Plusieurs s'inquiétaient que l'installation de 100 M $ était trop exigeante techniquement, et que seuls les athlètes canadiens auraient assez de temps d'entraînement pour s'y adapter.

Des centaines de personnes ont rendu visite à la maison familiale, mercredi, sur une rue renommée en l'honneur du lugeur. Plusieurs peinaient à retenir leurs larmes.

Parmi les personnes en deuil se trouvait Levan Gureshidze, un autre lugeur géorgien qui a grandi avec le défunt et qui s'était entraîné avec lui, mais qui s'est retiré des Jeux après le décès de son ami. Il a dit qu'il n'aurait pas été capable de se lancer en piste à la suite de ce qui s'est passé.

Comment j'aurais pu prendre part à la compétition après ça?», a t-il dit, en larmes.

Un autre athlète de Bakuriani, le skieur alpin Iason Abramashvili, a choisi de rester à Vancouver.

Il a pleuré et il était terriblement stressé, mais il a finalement choisi de demeurer sur place et de skier en mémoire de Nodar,» a dit son père, Valiko Abramashvili.

Après la collision fatale, le départ des épreuves de luge a été déplacé plus bas pour diminuer les vitesses, et un mur de bois a été érigé au-dessus de la courbe où Kumaritashvili a perdu le contrôle de sa luge. On a aussi ajoutés du rembourrage aux poteaux d'acier au-delà du mur.

La piste de Bakuriani, installation de premier plan à l'époque soviétique, a longtemps été négligée et est maintenant fermée.