La flamme olympique a finalement traversé sans encombre, mais sur fond de controverse, la réserve mohawke de Kahnawake, mardi.

La GRC, qui accompagne habituellement la flamme, n'était pas la bienvenue sur la réserve et, après des pourparlers, le Comité organisateur des Jeux de Vancouver a finalement accepté que des policiers autochtones escortent le flambeau.

Ce compromis a fait en sorte que la flamme ait pu circuler parmi une communauté ayant joué un rôle dans la Crise d'Oka, une confrontation des plus tendues entre policiers et autochtones à l'été de 1990.

Environ 500 personnes ont acclamé le médaillé d'or olympique Alwyn Morris, qui portait le flambeau. M. Morris, un héros de la région, a remporté l'or et le bronze il y a 25 ans aux Jeux de Los Angeles, dans des épreuves de kayak.

«C'est une belle chose que de raviver l'esprit (olympique) dans la communauté, de donner de l'espoir et de faire rêver certains jeunes ici qui voudraient peut-être suivre ces pas», a déclaré M. Morris.

Toutefois, une poignée de manifestants ont déployé de grandes banderoles blanches proclamant que la flamme olympique n'était pas la bienvenue chez eux.

«Nous ne voulons pas que la flamme traverse Kahnawake en raison des terres qui sont détruites en Colombie-Britannique (pour les Jeux olympiques)», a affirmé Cheryl Diabo en entrevue.

«Nous soutenons nos frères et soeurs autochtones qui nous ont défendus en 1990 durant la crise que nous avons vécue et c'est donc normal que nous fassions la même chose», a indiqué Mme Diabo, qui est membre du conseil mohawk traditionnel de la réserve.

John Furlong, le directeur général du comité d'organisation des Jeux olympiques de Vancouver, a expliqué que le passage de la flamme sur la réserve n'était pas considéré comme une étape officielle du relais, ce qui avait permis de changer le protocole de sécurité.

«Ce n'était pas vraiment une étape du relais dans le sens traditionnel du terme», a-t-il révélé aux journalistes à Vancouver.

«Ce que nous avons fait, c'est trouver une façon de rompre le relais pour un court moment afin d'apporter un flambeau là-bas et de le partager avec les enfants et les familles. C'était une bonne journée, c'était une situation qui nécessitait une solution qui allait fonctionner et nous en avons trouvé une.»

Le corps policier de la réserve a cependant arrêté un individu qui voulait apparemment bloquer la portion du relais qui se déroulait sur son territoire.

Dans un communiqué transmis en fin de journée, les Peacekeepers, la police de la réserve, ont indiqué qu'ils avaient arrêté un citoyen, Stuart Myiow Jr., qui s'approchait du porteur de la flamme, peut-être dans l'intention de faire obstacle au défilé, qui approchait de sa destination finale.

Aucune accusation ne sera portée contre M. Myiow en lien avec l'incident. Néanmoins, il a été placé en détention en raison de trois mandats non exécutés qui le visaient déjà.

La visite de la flamme olympique à Kahnawake devait à l'origine être l'un des arrêts officiels du relais. La décision de déroger du plan initial a été importante pour les organisateurs qui, avec les gouvernements, ont dépensé des millions pour essayer de faire participer les communautés autochtones aux Jeux.

Dans les prochaines semaines, la flamme olympique devra notamment traverser Six Nations et Tyendinaga, deux régions qui ont été le théâtre de violentes confrontations entre la police et les résidants durant les dernières années.

Des groupes dans les deux communautés ont annoncé leur intention de protester contre le flambeau, mais M. Furlong a laissé savoir qu'il ne croyait pas qu'un autre compromis serait nécessaire.