Ole Einar Bjoerndalen a beau afficher à son palmarès 14 titres planétaires, cinq sacres olympiques et 89 victoires en Coupe du monde, le roi du biathlon ne donne aucun signe de lassitude et aborde même la saison 2009-10, qui débute mercredi en Suède, avec l'enthousiasme d'un junior.

A 35 ans, malgré dix-huit saisons sur le circuit mondial, Bjoerndalen considère qu'il peut encore progresser. Le Norvégien, acharné de perfection, a travaillé d'arrache-pied à l'intersaison pour améliorer son efficacité au tir.

Il s'est notamment inspiré de la technique de l'Autrichien Simon Eder, étoile montante de la discipline, redoutable de précision et de rapidité la carabine en main.

Comme Eder, OEB arrive désormais à «lâcher» ses cinq balles en 18 secondes au tir debout, tout en conservant une précision diabolique: «Jamais je n'ai tiré aussi vite que maintenant», a prévenu le sextuple vainqueur de la Coupe du monde et tenant du titre.

Et comme il est déjà en grande forme sur les skis, comme l'a montré sa 11e place mi-novembre lors d'une course réunissant à Beitostoelen (Norvège) les meilleurs fondeurs mondiaux, Bjoerndalen a toutes les raisons de penser qu'il peut rééditer à Vancouver sa moisson des JO-2002 avec quatre titres olympiques.

La tête à Sotchi

Il va même plus loin et se projette déjà en 2014 à Sotchi: «J'aurais 40 ans. Si je ne peux pas viser un podium, j'aurais arrêté depuis longtemps, mais je crois que c'est faisable», a-t-il assuré récemment.

Mais même le roi Bjoerndalen n'est pas infaillible: en 2006 à Turin, il avait dû se contenter de deux médailles d'argent et d'une de bronze, laissant le premier rôle à l'Allemand Michael Greis.

Le triple champion olympique 2006 sera l'un des adversaires de Bjoerndalen, même si sa préparation a été perturbée par une douleur récurrente à un genou, ainsi que le Polonais Tomasz Sikora et le Russe Maxim Tchoudov.

Bjoerndalen doit aussi se méfier de la jeune génération, incarnée par les Autrichiens Eder et Dominik Landertinger, le Français Simon Fourcade, l'Allemand Christoph Sumann et surtout un autre Norvégien, Emil Hegle Svendsen, 3e mondial.

La hiérarchie est beaucoup moins figée chez les dames qui ouvrent le bal mercredi à Oestersund avec un 15 km.

La Suédoise Helena Jonsson a remporté l'hiver dernier le globe de cristal à la surprise générale, coiffant au poteau l'Allemande Kati Wilhelm.

Elles seront toutes les deux encore à suivre, tout comme Magdalena Neuner, N.1 mondiale en 2007-08 mais privée de l'étape d'Oestersund (Suède) à cause d'un virus, la Norvégienne Tora Berger ou encore la Française Sandrine Bailly, en quête de rachat après une saison 2008-09 très décevante.