Le fondeur Alex Harvey a réalisé un bel exploit, samedi, en récoltant la médaille de bronze du 50 kilomètres style classique de la Coupe du monde de Trondheim, en Norvège.

C'était pour lui une première médaille dans une épreuve individuelle de la Coupe du monde, lui qui avait raflé le bronze au sprint par équipe, avec son compatriote George Grey, lors de la Coupe du monde de Whistler en janvier dernier.

Samedi, l'athlète de Saint-Ferréol-les-Neiges a terminé à 33,2 secondes du vainqueur, le Finlandais Sami Jauhojaervi, qui s'est imposé en deux heures, deux minutes et 39,0 secondes. L'Allemand Tobias Angerer a fini deuxième, avec 11,4 secondes de priorité sur Harvey.

Chez les autres Canadiens, Devon Kershaw a pris le septième rang à 1:52,8 secondes du vainqueur, tandis que David Nighbor s'est classé 29e et Dan Roycroft 49e.

Malgré son exploit et cette première, le fils de l'ancien fondeur et cycliste Pierre Harvey demeurait calme.

«Je me sentais super bien et mes skis étaient super bons aussi», a-t-il d'abord réagi.

Harvey a raconté avoir pris une approche conservatrice au départ, tout en cherchant à rester près du meneur. Il était 37e après 4,6 kilomètres. Il a alors ouvert la machine pour se retrouver huitième après 9,4 kilomètres de course.

Le skieur de 21 ans a même pris la tête de l'épreuve vers le 21e kilomètre, une place qu'il a conservée pendant près de 10 km.

«J'ai accéléré et, finalement, personne ne m'a suivi, a-t-il raconté. En Coupe du monde, dans les courses de départ de masse, les gars skient tout le temps ensemble et s'observent, presque comme le vélo de route.

«Mais dans ma tête, ce n'est pas ça le ski de fond. C'est un sport où tu te bats contre toi-même et où il faut souffrir un peu, a-t-il ajouté pour expliquer son choix de stratégie. J'espérais qu'en faisant ça les gens réagiraient.

«C'est ce qui est arrivé et le peloton a explosé», a indiqué celui qui a réussi à creuser un écart de presque 25 secondes à un certain moment.

Le calme de Harvey lui a par la suite été très utile.

«Je savais que je ne me rendrais pas à la ligne d'arrivée tout seul. Mon but était de faire exploser le peloton pour que, quand je me ferais rejoindre, nous serions plus qu'une dizaine de gars.

«Je ne me suis jamais mis dans le rouge. Je skiais à la limite de mes capacités pour ne pas produire trop d'acide lactique. J'en gardais tout le temps en-dessous de la pédale un peu. Je savais que lorsque les gars reviendraient sur moi, j'allais devoir réagir et c'est exactement ce qui est arrivé.»

Des skieurs ont effectivement rattrapé le Québécois, qui a glissé jusqu'au sixième échelon. Il a toutefois fini en force, bataillant notamment avec le Norvégien Petter Northug et le Russe Maxim Vylegzhanin, qu'il a distancé de 1,5 seconde à la ligne d'arrivée.

Northug et Vylegzhanin étaient des rivaux de taille. Le premier a remporté trois fois l'or aux derniers championnats du monde, entre autres au 50 kilomètres, où le second a terminé deuxième.

«Je savais qu'ils étaient bons sur 50 kilomètres. J'ai continué à tenir un rythme élevé et j'ai réussi à faire décrocher le Norvégien. A un kilomètre de la fin, j'ai creusé un petit écart sur le Russe, mais il est revenu dans une longue descente. ECa s'est donc décidé au sprint», a conclu Harvey.

Ce dernier se rendra en Suède pour les dernières épreuves de la Coupe du monde qui seront présentées à Stockholm et Falun, la semaine prochaine.