Amélie Mauresmo, qualifiée pour les demi-finales du tournoi de Madrid, est en forme à dix jours de Roland-Garros.

Dans la foulée de sa belle victoire sur Elena Dementieva, la Française a battu vendredi la jeune Hongroise Agnes Szavay en trois sets 5-7, 6-1, 6-1 pour décrocher ce qui est d'ores et déjà son meilleur résultat dans une épreuve sur terre battue de ce calibre depuis trois ans.

«Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas arrivées depuis trois ans !», a plaisanté Mauresmo, histoire de montrer qu'elle garde la tête froide avant d'affronter Caroline Wozniacki samedi pour une place en finale.

La Française devra hausser son niveau de jeu car la jeune Danoise, de 11 ans sa cadette, est l'une des joueuses qui a le plus progressé ces derniers mois. Elle fera dès lundi son entrée dans le Top 10, à 18 ans.

Une victoire sur ce grand espoir du circuit viendrait redonner de la vigueur aux espoirs nés du titre remporté par l'ex-N.1 mondiale au tournoi de Paris-Coubertin en février et un peu refroidis depuis par une tournée américaine plutôt moyenne.

De son propre aveu, Mauresmo ne savait pas trop quoi attendre de la saison sur terre battue. «Je ne sentais pas trop le truc, mais la Fed Cup m'a montré qu'en étant bien préparée physiquement ça pouvait fonctionner», a dit Mauresmo, décisive lors du barrage face à la Slovaquie.

Plus agressive

La Française a retrouvé un niveau de jeu qui lui permet de prendre du plaisir sur le court. Est-elle aussi forte qu'elle l'a été ? Elle ne le sait pas elle même. «C'est la plus difficile des questions», dit-elle.

En tout cas, il lui semble que son tennis sur terre battue est devenu «plus agressif» et moins fondé qu'avant sur le lift et l'endurance.

En quart de finale, c'est d'ailleurs «en revenant à plus de variété» après avoir «trop joué dans la cadence» de son adversaire au premier set qu'elle a réussi à retourner la situation contre une joueuse qui vaut mieux que son 38e rang actuel (Szavay a été N.13 en 2008).

Quoi qu'il arrive d'ici à dimanche, Mauresmo va revenir dans les 15 premières joueuses mondiales et sera donc dans les 16 premières têtes de série à Roland-Garros, ce qui lui permettra d'éviter les favorites jusqu'en deuxième semaine.

De quoi l'installer parmi les outsiders à une époque où la hiérarchie, plus floue que jamais, rend toutes les surprises possibles.

Mais Mauresmo, elle, préfère ne pas y penser, tant le rendez-vous parisien, des quatre Grands Chelems celui qui lui a le moins réussi, lui rappelle de mauvais souvenirs, souvent venus après de grandes victoires dans les tournois de préparation.