Dinara Safina, les soeurs Serena et Venus Williams, Svetlana Kuznetsova, Elena Dementieva, Jelena Jankovic... La Coupe Rogers féminine n'avait plus réuni un tel plateau depuis fort longtemps.

En fait, le directeur du tournoi, Karl Hale, estime qu'il s'agit du meilleur tableau de l'histoire du tournoi. Hier, pas moins de 19 des 20 meilleures joueuses au monde étaient en action - en matchs où à l'entraînement - sur les courts du Centre Rexall.

Comme à Montréal la semaine dernière avec les hommes, c'est toute l'élite du tennis féminin qui s'est donné rendez-vous à Toronto cette semaine.

Un brin cynique, Serena Williams explique la chose en rappelant que les joueuses sont maintenant obligées de prendre part à un certain nombre de tournois, dont la Coupe Rogers, faute de quoi elles peuvent être mises à l'amende.

Karl Hale précise: «Les joueuses ont moins d'obligations au total, mais les contraintes sont plus sévères. Résultat: les tournois comme le nôtre - Dubai et Rome, par exemple - ont eu d'excellents tableaux eux aussi cette année.

«Il y a également moins de ces matchs exhibitions, organisés par des agences ou des commanditaires en dehors du circuit, qui détournaient les joueuses des tournois officiels. La situation économique est moins favorable et il n'y a plus d'argent pour ça.»

Moins populaire qu'à Montréal

On parlera justement beaucoup d'économie, cette semaine, et des objectifs financiers du tournoi. Alors que la compétition masculine vient d'attirer plus de 200 000 spectateurs au stade Uniprix, Hale et son équipe visent une assistance totale de 130 000 spectateurs au Centre Rexall.

«Il y a une bonne différence entre les hommes et les femmes, a-t-il expliqué. Nous avions attiré 130 000 spectateurs en 2007, quand le tournoi féminin a été présenté ici pour la dernière fois. Dans le contexte actuel, nous serons heureux si nous arrivons au même résultat. Nous avons eu près de 28 000 visiteurs ce week-end; c'est un bon début.»

À titre de comparaison, la compétition féminine a attiré près de 175 000 spectateurs l'an dernier à Montréal.

«Nous avons toujours de meilleures foules à Montréal, rappelait Eugène Lapierre, la semaine dernière. La différence est toutefois plus significative pour les filles.»

Cette situation fait en sorte que les revenus de Tennis Canada sont toujours plus élevés quand les femmes jouent à Montréal et les hommes à Toronto, ce qui a fait craindre qu'on en vienne un jour à officialiser cette formule.

Hale a répété, hier, que l'alternance était là pour rester, même en 2011 quand le tournoi se tiendra simultanément dans les deux villes.

Une compétition très ouverte

Au-delà des chiffres, la compétition s'annonce très ouverte cette semaine à Toronto.

Sorties rapidement à Cincinnati la semaine dernière, Serena et Venus Williams veulent monter en puissance à l'approche du US Open. Les deux finalistes du même tournoi, la championne serbe Jelena Jankovic et la Russe Dinara Safina, sont les joueuses en forme du moment, avec la Russe Elena Dementieva, mais risqueront-elles de brûler toutes leurs munitions avant un tournoi du Grand Chelem?

«Mon objectif est de m'améliorer de tournoi en tournoi jusqu'au US Open, a déclaré Safina. J'ai encore besoin de disputer de bons matchs pour me préparer et la présence de toutes les meilleures ici est une excellente chose.»

Jankovic, qui revient à son meilleur niveau après une saison en demi-teinte, entend profiter de sa forme pour aller le plus loin possible. «Je peux encore progresser au classement cette saison et je veux profiter de toutes les opportunités. À Cincinnati, j'ai joué mon pire match en première ronde et je me suis améliorée tous les jours par la suite. Et j'ai battu Dinara (Safina) pour la première fois. Je crois pouvoir obtenir un bon résultat encore cette semaine.»

Si Serena Williams a parlé de la Coupe Rogers comme d'un «tournoi de préparation», elle a insisté: «C'est un GROS tournoi de préparation. J'ai été très irrégulière cette saison et je dois hausser le niveau de mon jeu. Je ne veux pas atteindre ma meilleure forme avant la deuxième semaine de septembre à New York, mais je déteste perdre et cela ne me déplairait pas de bien faire ici.»