La belle histoire de la Croate Mirjana Lucic-Baroni, 34 ans, s'est poursuivie mercredi à Melbourne où elle s'est qualifiée pour les demi-finales de l'Open d'Australie, 18 ans après sa précédente, et unique, présence dans le dernier carré d'un Grand Chelem.

La 79e mondiale l'a emporté sur la Tchèque Karolina Pliskova (5e) en trois sets de 6-4, 3-6 et 6-4.

Lucic-Baroni a été l'un des grands espoirs du tennis mondial dans son adolescence, à la fin des années 1990. Apparue sur le circuit à l'âge de 15 ans, elle en avait 17 lorsqu'elle joua la demi-finale de Wimbledon en 1999 contre Steffi Graf.

Mais cette réussite sportive cachait une vie privée dramatique à cause d'un père qui la battait. Elle avait été contrainte de fuir son pays et de s'exiler aux États-Unis avec sa mère et ses frères et soeurs. Mais à cause de problèmes financiers, sa carrière a connu une longue éclipse. Entre 2003 et 2009, elle n'a disputé aucun tournoi du Grand Chelem.

La Croate, revenue à plein temps sur le circuit à partir de 2011, après son mariage avec l'Italien Daniele Baroni, a fini par remonter dans la hiérarchie, retrouvant le top-10 en 2014.

«Je n'arrive pas à y croire. Un jour, je raconterai en détails ce qui m'est vraiment arrivé. Je ne pouvais rêver de revenir ici», a déclaré la joueuse aux spectateurs du Rod Laver Arena, ne pouvant retenir ses larmes.

«Je n'oublierai jamais ce jour et ces deux semaines. C'est incroyable que j'aie été si forte et que je me sois tellement battue», a-t-elle dit.

Lucic-Baroni a réussi l'exploit d'éliminer deux joueuses du top-5 à Melbourne, la Polonaise Agnieszka Radwanska (3e) au 2e tour et maintenant Pliskova, finaliste du dernier US Open.

Contre la 5e mondiale, elle a pris l'initiative du fond du court et fait la différence grâce à son coup droit (23 gagnants). Elle a réussi plus d'aces que la Tchèque (9 à 8), qui est pourtant l'une des meilleures serveuses du monde.

En demi-finale, elle affrontera l'Américaine Serena Williams, 2e mondiale, ou la Britannique Johanna Konta (9e).