Le cuirassé Serena Williams, l'avion de chasse Novak Djokovic, et Stanislas Wawrinka, bombardé de missiles, ont rallié le troisième tour des Internationaux d'Australie, jeudi lors d'une chaude journée où Caroline Wozniacki a perdu la bataille des ex-numéro 1 contre Victoria Azarenka.

Le mercure est encore monté, pour approcher les 35°C, et Djokovic a voulu s'épargner un trop long combat sous la chaleur contre le jeune espoir russe Andrey Kuznetsov, 88e mondial.

Turboréacteurs à fond, le numéro 1 mondial a bouclé la rencontre en trois sets 6-0, 6-1, 6-4 et 1h24 face à un adversaire qui a levé le poing, en signe de victoire, lorsqu'il a ralenti l'aéronef serbe en remportent - enfin - un jeu dans le deuxième set.

Longtemps transparent, Kuznetsov a un peu mieux résisté dans la troisième manche mais c'était déjà trop tard.

Cela a été moins simple pour Serena Williams contre la Russe Vera Zvonareva. Les deux joueuses ne s'étaient plus rencontrées en Grand Chelem depuis la finale de Wimbledon 2010 remportée par l'Américaine (6-3, 6-2) à une époque où Zvonareva, actuelle 203e mondiale, était au firmament de sa carrière (deuxième cette année-là).

Serena, déjà numéro 1 à l'époque, n'a encore concédé que cinq jeux, mais dans un ordre bien différent (7-5, 6-0). D'abord mollassonne, avec deux balles de set à sauver dans la première manche, la cadette des soeurs Williams est ensuite passée en mode destructrice pour l'emporter.

«J'étais un peu trop attentiste dans le premier set. Je me suis dit: "Tu n'as rien à perdre ici. Relâche-toi et prends du plaisir"», a affirmé la quintuple championne des Internationaux d'Australie, qui aura droit à un premier test au prochain tour. Elle affrontera l'Ukrainienne Elina Svitolina (26e), sa première tête de série.

Pour Wawrinka, ce sera le Finlandais Jarkko Nieminen, contre lequel il avait perdu il y a quatre ans à Stockholm. Mais c'était une autre époque, où «Stan the Man» n'avait pas encore été sacré à Melbourne ni atteint son plus haut niveau.

Pour passer, le tenant du titre a dû se frayer un chemin entre les bombes au service de l'artilleur roumain Marius Copil, auteur de 17 aces dont un à 242 km/h. Sous un soleil de plomb et sur un court «très rapide», le Vaudois était soulagé de s'en être sorti en trois sets 7-6 (7/4), 7/6 (7/4), 6-3.

Criblé de 16 aces par le Croate Ivan Dodig, le Japonais Kei Nishikori a lui laissé un set dans la bataille remportée 4-6, 7-5, 6-2, 7-6 (7/0).

Disparue des radars après une année 2014 gâchée par une blessure au pied gauche, Azarenka est repassée en mode «sniper» pour abattre sa grande copine danoise, Wozniacki, finaliste des derniers Internationaux des États-Unis.

Ce gain place la double championne des Internationaux d'Australie (2012, 2013) sur orbite vers un potentiel quart de finale explosif contre la reine Serena.

L'Australien Lleyton Hewitt, «vétéran» (33 ans) des campagnes victorieuses des Internationaux des États-Unis en 2001 et de Wimbledon en 2002 n'avancera pas à ce stade.

Son esprit combatif, qui lui vaudrait une «statue» selon Azarenka, n'a pas suffi face à l'Allemand Benjamin Becker, bourreau, déjà, d'un autre vétéran, Andre Agassi, pour les adieux de l'Américain, en 2006, à l'US Open.

Dans les rangs des têtes de série, sont à déplorer les pertes du Français Gaël Monfils (no 17), achevé en cinq sets par le mitrailleur polonais Jerzy Janowicz (70 coups gagnants), et de l'Espagnol Roberto Bautista Agut (no 13), liquidé en quatre manches par le fin limier luxembourgois Gilles Müller, adepte des surfaces rapides.

Chez les dames, Agniezska Radwanska a également sorti l'artillerie lourde (6-0, 6-1 en 44 minutes) face à la Suédoise Johanna Larsson. Et la bondissante slovaque Dominika Cibulkova (no 11) a mis moins d'une heure pour anéantir (6-2, 6-0) la Bulgare Tsvetana Pironkova.