Quand la 117e raquette mondiale dispute son match de premier tour sur le terrain de tennis le plus prestigieux du monde, c'est généralement indicateur de l'ampleur du défi à relever.

Aleksandra Wozniak a foulé le court central de Wimbledon pendant très exactement une heure, hier, mais l'athlète québécois s'est fait déclasser par son adversaire, la 10e tête de série Dominika Cibulkova, en deux manches de 6-1 et 6-2. 

«C'était une grosse commande et elle a joué du tennis impeccable. Elle était vraiment dans sa "zone". Elle est dixième au monde, elle a joué en finale à l'Open d'Australie, c'est son année», a dit Aleksandra Wozniak, qui a fait 16 coups gagnants, contre 19 fautes directes, au cours du match, comparativement à 24 coups gagnants et 6 fautes directes pour la gagnante.

Pour l'athlète de Blainville, le prestige du court central détonnait avec ses derniers matchs à Wimbledon, disputés la semaine dernière lors des qualifications à Roehampton, un club d'une vingtaine de terrains collés les uns sur les autres. Aleksandra Wozniak a gagné ses trois matchs de qualifications, ce qui portait sa fiche sur gazon cette année à sept victoires contre une défaite. Il s'agissait de son deuxième match en carrière sur le court central de Wimbledon. En 2012, elle avait perdu 6-1 et 6-3 au deuxième tour des Jeux olympiques de Londres, contre Venus Williams.

«Le terrain est magnifique, a souligné l'athlète de 26 ans. Quand tu vis des moments comme celui-là, tu te considères chanceuse. C'est un beau moment à savourer même si ce n'est pas évident comme résultat. J'avais mon plan de match, mais elle prenait la balle tôt et elle a imposé son jeu. Elle m'enlevait du temps pour frapper où je voulais. C'était difficile de voir où elle allait frapper.»

À pareille date l'an dernier, Aleksandra Wozniak regardait les championnats de Wimbledon à la télé, puisqu'elle a été tenue à l'écart du terrain pendant un an à cause d'une blessure à une épaule. Classée 21e au monde en 2009, l'athlète de Blainville a bon espoir de réintégrer le top 100 mondial à temps pour participer au tableau principal du US Open, à la fin de l'été, sans passer par les qualifications. « Je pense pouvoir entrer au tableau principal du US Open avec mon classement, mais sinon, j'irai polir mon jeu en qualifications », a indiqué Aleksandra Wozniak, qui s'est bien gardée de commenter la transaction qui a fait passer son ami de coeur, le hockeyeur Louis Leblanc, du Canadien aux Ducks d'Anaheim, il y a deux semaines.

Pospisil déçu, mais en santé

En d'autres circonstances, Vasek Pospisil aurait eu le coeur gros après une défaite au premier tour à Wimbledon, alors qu'il est tête de série, par surcroît le jour de ses 24 ans. Mais l'athlète canadien vient de vivre six mois d'enfer à cause de son dos. Et la douleur est enfin complètement disparue.

«Je ne ressens plus aucune douleur depuis deux semaines, je peux me concentrer sur mon jeu sans avoir à penser constamment à mon dos », a indiqué Vasek Pospisil, 31e tête de série à Wimbledon, qui s'est incliné hier en quatre manches de 7-6 (6), 4-6, 7-5 et 6-3 contre le Néerlandais Robin Haase, 53e au monde. «Je n'ai pas joué beaucoup de matchs récemment, et ç'a joué contre moi, a-t-il dit. J'ai fait quelques erreurs de débutant. À 5-6 au service au troisième set, j'aurais dû changer ma raquette depuis longtemps [il la change environ tous les 14 jeux], mais je ne l'ai pas fait parce que je sentais bien la balle. Mais ce n'est pas une excuse.» Lors de ce jeu, Pospisil a fait deux doubles fautes consécutives. Quelques points plus tard, Haase l'a brisé pour enlever la troisième manche.

Après une année de rêve en 2013 - il a notamment atteint les demi-finales de la Coupe Rogers à Montréal - , Vasek Pospisil a commencé à avoir mal au dos lors de la dernière semaine de ses vacances de fin d'année. Il a pourtant commencé l'année en force : il menait en demi-finale de son premier tournoi contre Stanislas Wawrinka, avant de devoir se retirer. Il a joué à l'Open d'Australie, mais la douleur a empiré, le forçant à déclarer forfait, encore contre Wawrinka (cette fois-ci avant leur match de troisième tour).

Après l'Open d'Australie, il a connu une séquence de huit défaites au premier tour, jusqu'à ce qu'il gagne un match il y a deux semaines sur gazon à Queen's. «J'ai eu un mauvais diagnostic, des médecins me disaient que je devais me reposer pour six mois, a-t-il expliqué. On a décidé de recommencer à jouer sans savoir exactement ce qui n'allait pas. J'avais donc beaucoup de doutes quand je jouais, et l'état de mon dos s'estaggravé à deux ou trois reprises. À chaque fois, je devais arrêter de jouer pendant 10 jours. Mais un médecin de Prague a trouvé une solution, mon dos s'est graduellement amélioré. Je sens que je joue bien. Avec ce niveau de jeu, je peux finir l'année dans le top 50