Il n'a fallu qu'une petite heure à Rafael Nadal, lundi à Paris, pour entrer dans l'histoire du tennis en enlevant un septième titre aux Internationaux de France. L'Espagnol a finalement défait le Serbe Novak Djokovic en quatre manches de 6-4, 6-3, 2-6 et 7-5.

Mené 1-2 en quatrième manche quand le match - interrompu par la pluie dimanche soir - a repris, Nadal est tout de suite revenu à égalité en prenant le service de son rival. Les deux joueurs ont conservé leur service jusqu'à la 12e partie et c'est Djokovic qui a craqué en commettant une double faute - sa quatrième du duel - sur la première balle de match.

En contrôle de la finale, dimanche, avant que la pluie ne vienne transformer le court en bourbier, 'Rafa' avait retrouvé toute sa concentration lundi et même une petite interruption du jeu ne lui a pas enlevé son tranchant, comme cela avait été le cas la veille.

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«C'est une émotion incroyable de gagner ici encore, de devancer Bjorn Borg (six titres à Paris) et de vaincre le meilleur joueur du monde, qui m'avait battu trois fois en finale de Grand Chelem», a raconté Nadal après sa victoire, en s'adressant en français au public du court central.

Plus tard, en conférence de presse, il a reconnu: «J'ai passé une soirée un peu difficile hier (dimanche) et je me sentais fatigué et nerveux avant la reprise du match. Je ne me suis senti prêt que trois minutes avant de rentrer sur le court. Jusqu'à ce moment-là, j'étais vraiment nerveux et sans doute beaucoup trop nerveux pour le défi à relever...»

Le triomphe de Nadal consacre son titre de meilleur joueur de terre battue de tous les temps, comme l'a confirmé Djokovic après sa défaite. Avec une fiche de 52-1 à Roland Garros, huit titres à Monte-Carlo, sept à Barcelone et six à Rome, le Majorquin de 26 ans possède déjà le plus beau palmarès sur cette surface et peut espérer glaner encore plusieurs titres au cours des prochaines années. Battu sept fois en finale par Djokovic en 2011, dont trois fois en Grand Chelem, Nadal avait retrouvé sa confiance cette saison avec deux victoires sur le numéro un mondial, en finale des tournois de Monte-Carlo et de Rome justement.

«Je trouve que j'ai énormément de chance. J'ai de très grands rivaux, qui me forcent à jouer des matchs comme celui que je viens de jouer. Ce sont des finales, des matchs très importants que j'ai pu jouer contre des joueurs fantastiques comme Novak, Federer, Andy. On peut se dire qu'on n'a pas de chance ou se dire qu'on a de la chance. C'est un peu des deux.»

Djokovic s'incline

Djokovic, qui tentait de devenir le premier joueur en 43 ans à détenir simultanément les quatre titres du Grand Chelem après ses victoires à Wimbledon et New York en 2011, ainsi qu'en Australie au début de l'année, avait fait de Roland-Garros sa priorité de la saison.

Après un parcours ardu, ponctué par deux matchs de cinq manches et quatre balles de match accordées au Français Jo-Wilfried Tsonga en quart de finale, le Serbe n'a jamais vraiment trouvé son rythme en finale. Évoluant parfois dans un registre bien supérieur à celui de Nadal, il a aussi commis près du double de fautes directes.

«Le meilleur de nous a gagné aujourd'hui, a concédé le joueur de 25 ans en conférence de presse. Je pense que je n'ai pas été suffisamment régulier et c'est vrai que j'ai été moins régulier que lui. On a disputé trois finales l'un contre l'autre sur cette finale et il a gagné les trois. C'est difficile d'être plus régulier que lui, en l'occurrence. L'année dernière, je n'avais perdu qu'un seul match sur terre...»

Djokovic a échoué au même stade que le Suisse Roger Federer, battu deux fois en finale à Roland-Garros par le même Rafael Nadal - en 2006 et 2007 - alors qu'il avait remporté les trois tournois majeurs précédents. L'Américain Pete Sampras (1994) et Nadal lui-même (2011) ont aussi échoué dans cette quête des quatre titres en même temps, un exploit qui a été réalisé la dernière fois en 1969 par l'Australien Rod Laver.

«Je suis déçu parce que j'ai perdu ce match, parce que j'ai perdu une finale, a insisté Djokovic. Bien entendu, il y avait la possibilité d'écrire l'histoire. Mais ce n'est certainement pas ce qui m'est d'abord venu à l'esprit. J'ai réussi pour la première fois de ma carrière à atteindre la finale. Je devrais en être satisfait, je le serai, mais pour l'instant, je suis encore sous le coup de ce match...»