Il y a un an, en demi-finales des Internationaux de France, Roger Federer a mis un terme à la série de 43 victoires de Novak Djokovic.

C'est la dernière fois que Djokovic s'est incliné dans un tournoi du Grand Chelem.

Quand les deux hommes se rencontreront vendredi à la même étape de Roland-Garros, Federer, l'homme aux 15 titres du Grand Chelem, sera de nouveau au travers de la route de Djokovic. Mais il y aura encore plus à l'enjeu.

Cette fois, Djokovic sera à la recherche d'une 27e victoire consécutive en tournoi majeur, ce qui le laisserait à une victoire de devenir le premier homme en 43 ans à remporter les quatre tournois du Grand Chelem d'affilée.

«Je vais tenter de fouler le terrain en croyant que je peux l'emporter, a déclaré la première raquette mondiale, qui a remporté Wimbledon en juillet, les Internationaux des États-Unis en septembre et ceux d'Australie en janvier. Il n'y a pas de réel favori.»

L'autre demi-finale de vendredi aura aussi sa place dans l'histoire: le numéro 2 mondial, Rafael Nadal, qui sera opposé à David Ferrer, sixième tête de série, tente de remporter pour une septième fois le tournoi parisien, ce qui le propulserait seul en tête. Il partage pour l'instant la marque de six victoires avec le Suédois Björn Borg.

Nadal a une fiche de 50-1 à Roland-Garros. Sa seule défaite est survenue au quatrième tour de 2009, face à Robin Soderling.

«À quel point c'est décourageant d'affronter Nadal sur cette surface? (...) Quand Borg jouait, à mon époque, il était comme un mur humain. Il était plus rapide que quiconque et aucune balle ne lui échappait», a expliqué John McEnroe, sept fois vainqueurs en tournois du Grand Chelem. Sa rivalité avec Borg est l'une des meilleures que le tennis ait connu. «J'ai vu des gars sortir du premier set à bout de souffle. C'est la même chose quand vous affrontez Nadal.»

L'Espagnol a remporté les 15 sets qu'il a joués à Paris cette année. Il a aussi remporté 60 des 61 jeux joués au service, sauvant 16 des 17 balles de bris auxquelles il a fait face.

Ça a été plus difficle pour Djokovic et Federer. Tous deux ont dû combler un déficit de deux sets pour atteindre leur demi-finale

Djokovic a notamment du sauver quatre balles de match avant de renverser la vapeur et de vaincre le Français Jo-Wilfried Tsonga, classé cinquième. Si jamais Djokovic devait remporter le tournoi - rejoignant ainsi Don Budge, en 1938, et Rod Laver, en 1962 et 1969, en tant que gagnants de quatre tournois du Grand Chelem successifs - ces balles de matchs prendront une toute autre importance.

Budge et Laver ont remporté les quatre tournois majeurs la même année, alors il y en a plusieurs qui considèrent que Djokovic n'aura pas réussi un vrai Grand Chelem, puisqu'il est étalé sur deux ans. Ce serait tout de même très impressionnant.

«S'il remporte les quatre d'affilée? Je prendrais ça n'importe quand. Ce n'est pas techniquement un Grand Chelem, a dit McEnroe, mais je ferais faire une statut ou quelque chose du genre qui dit que j'ai remporté ces quatre tournois de manière consécutive et j'en parlerais pour le reste de mes jours.»