Avec une fiche de 70-6, 10 titres, dont trois titres majeurs et six Masters, plus de 12 millions en bourses, Novak Djokovic a connu l'une des meilleures saisons de l'histoire du tennis.

«C'est vrai que je me suis amélioré cette saison, mais seulement par une toute petite marge, a expliqué le Serbe de 24 ans en fin de saison. C'est mon approche mentale qui a changé, c'est cela qui a fait la différence. J'ai grandi, je suis devenu plus mature et je me suis dit: ''C'est mon tour, je peux le faire, je peux gagner des tournois majeurs moi aussi''.

«Jusqu'à cette année, j'étais impressionné quand j'affrontais Roger (Federer) ou Rafa (Nadal), surtout dans les tournois du Grand Chelem. Ce n'est plus le cas. Je sais maintenant que je peux les battre si je joue comme je suis capable de le faire.»

Le Serbe a justement battu Nadal six fois, toujours en finale, et ses victoires de Wimbledon et de New York étaient sans appel. Il a aussi réussi à vaincre l'Espagnol deux fois sur la terre battue, ouvrant une brèche dans la domination presque sans partage de Rafa sur cette surface depuis plusieurs saisons.

Et si Federer lui a infligé sa défaite la plus significative - en demi-finale à Roland-Garros pour mettre fin à une série de 43 victoires en début de saison -, Djokovic a remporté leurs trois autres affrontements. Il a pris sa revanche de façon éclatante aux Internationaux des États-Unis en repoussant un point de match de Federer grâce à un retour de service hallucinant.

Djokovic, qui a connu une fin de saison désastreuse autant en raison de la fatigue que d'une blessure au dos, aura fort à faire en 2012 pour répéter ses exploits. Il devra défendre tous ses titres et ne pourra que perdre des points au classement mondial.

De quoi donner des idées à ses rivaux...

Tout pour les Jeux

La saison 2011 a évidemment été moins brillante pour Nadal. Il a remporté trois titres, dont Roland-Garros, mais n'a jamais trouvé la clé pour vaincre Djokovic. L'Espagnol s'est consolé en fin de saison en offrant la Coupe Davis à son pays, mais il a aussi dû se défendre à cette occasion d'accusations récurrentes de dopage.

De toute évidence, Rafa n'a plus à 25 ans la résistance physique de ses débuts. Son jeu très physique est aussi très exigeant pour ses articulations. Il s'est imposé un programme infernal depuis plusieurs saisons - surtout au printemps sur sa terre battue de prédilection -, et a souvent terminé ses campagnes à bout de souffle.

L'Espagnol a déjà annoncé qu'il ne disputerait pas la Coupe Davis en 2012. «Avec les Jeux olympiques, cela devient une mission impossible, a-t-il déclaré à Séville après la finale contre l'Argentine. Depuis des années, je suis le joueur qui dispute le plus grand nombre de matchs. Il faut que je fasse attention à ne pas trop en faire.»

Champion olympique à Pékin, Nadal sait que la tâche sera plus difficile à Londres, sur le gazon de Wimbledon, contre Djokovic, mais aussi contre Federer.

Le Suisse Roger Federer n'a pas remporté de tournoi du Grand Chelem cette saison pour la première fois depuis 2002 et plusieurs annoncent déjà sa retraite. Il a toutefois terminé la saison en force, remportant trois tournois d'affilée, dont la Finale de l'ATP.

«Cela me donne beaucoup de confiance pour 2012, a noté Federer au terme de la saison. Bien sûr que je veux encore gagner des titres en Grand Chelem. J'ai raté plusieurs occasions de le faire cette saison et l'an dernier aussi, mais je serai en bonne position pour le tenter en 2012.»

Le Suisse, six fois vainqueur à Wimbledon, sera le favori sentimental des Jeux. «Chaque tournoi que je joue est une priorité pour moi, mais je ne veux pas rater les Jeux olympiques, c'est sûr, a avoué Federer. J'espère être en bonne santé quand ils auront lieu.»

Les autres?

Derrière le «Big Three», 2011 n'a pas permis d'assister à l'éclosion d'une nouvelle supervedette. L'Anglais Andy Murray a encore échoué dans les grands rendez-vous, le Suédois Robin Soderling a été blessé et si le Français Jo-Wilfried Tsonga a souvent brillé - contre Federer notamment -, il n'a pas été assez régulier.

L'Espagnol David Ferrer, l'Autrichien Tomas Berdych ou l'Américain Mardy Fish se sont bien installés dans le top 10, mais ce ne sont plus des espoirs.

Parmi les jeunes joueurs, aucun n'a autant attiré l'attention que le Canadien Milos Raonic. Passé du 156e au 25e rang mondial en cinq mois au début de la saison, le joueur de 20 ans a beaucoup d'atouts, à commencer par un service qui effraie même les meilleurs.

Pete Sampras, son idole, a atteint les sommets avec un jeu très similaire au sien...