Rafael Nadal, battu cinq fois par Novak Djokovic en cinq finales cette année, sur trois surfaces différentes, a l'occasion de mettre fin à ce douloureux cauchemar lundi en finale de l'US Open.

«Ces cinq finales gagnées, c'est un avantage pour Novak. Il est évidemment le favori de la finale», estime l'Espagnol, tenant du titre.

Mais Nadal a à coeur de prouver qu'il a encore le tennis pour dominer le Serbe, dans un remake de la finale de l'édition 2010 qui l'avait vu, à 24 ans, devenir le plus jeune joueur à réaliser le Grand Chelem en carrière.

«Si je joue long avec mon coup droit lifté sur son revers, je devrais avoir l'avantage, dit-il. Mais je vais devoir le faire mille fois, pas une fois.»

Le duel va susciter encore plus d'engouement que l'an dernier car beaucoup d'eau a coulé sous les ponts en un an, Djokovic ayant notamment délesté son rival de son statut de N.1 mondial à la faveur d'un succès à Wimbledon et d'une saison phénoménale qui l'a vu, pour l'instant, gagner 63 matches et n'en perdre que deux.

«Je sais que j'ai la qualité de jeu pour battre Rafa, je l'ai prouvé cette année sur trois surfaces différentes, assure le Serbe de 24 ans. Je crois que j'ai une bonne chance (lundi) mais il faudra que j'y crois dur comme fer car on parle d'un joueur qui a déjà 10 titres du Grand Chelem à seulement 25 ans.»

Son succès face à Roger Federer en demi-finale lui aura sans doute permis de refaire un plein de confiance pour viser un troisième titre du Grand Chelem cette année et un premier à New York après ses finales de 2007 et 2010.

Dans la foulée de deux matches semi-convaincants face à Alexandr Dolgopolov et Janko Tipsarevic, «Djoko» a élevé son niveau de jeu en demie pour combler un retard de deux sets puis sauver deux balles de match sur service adverse, avec notamment un retour de coup droit gagnant qui restera dans les annales.

«Tête froide»

«Novak évolue à un niveau mental incroyable, dit Nadal. Il a gagné des matches qu'il était sensé perdre dans des conditions normales. C'est de la confiance. Il se déplace mieux qu'avant sur le court et commet moins d'erreurs mais son niveau de jeu est le même. Avec sa confiance, il sait toutefois garder la tête froide dans les moments importants et se battre sur chaque point.»

Nadal, victorieux à Roland-Garros cette année pour la sixième fois en sept ans, a concédé en demi-finale à Andy Murray son premier set de la quinzaine.

Paradoxalement, il estime avoir livré contre l'Écossais son meilleur match du tournoi. Au sortir d'une tournée nord-américaine décevante, avec seulement deux matches gagnés en deux tournois (Montréal et Cincinnati), il était arrivé à Flushing Meadows avec un niveau de confiance un peu juste.

Ses succès convaincants vendredi et samedi face aux deux Andy, Roddick et Murray, l'ont visiblement rassuré.

Mais les cinq finales remportées par Djokovic (Indian Wells, Miami, Rome, Madrid, Wimbledon) pourraient avoir une certaine incidence.

«Je ne suis pas satisfait de mes performances mentalement contre Novak cette année, souligne le Majorquin. Je n'ai pas toujours cru à 100% en la victoire. Je dois jouer mon jeu tout en étant solide mentalement sur tous les points.»

«La seule façon de le battre est d'y croire, d'être agressif et d'être parfait à chaque instant, ajoute Nadal. Ce n'est pas toujours ce que j'ai fait cette année. C'est naturel. Je suis un être humain, je doute moi aussi.»