Novak Djokovic arrive à New York en immense favori du US Open, le dernier tournoi Grand Chelem de la saison où il cherchera à oublier sa défaite en finale la saison passée, mais une dénommée Irene lui a volé la vedette avant le début de l'épreuve lundi.

L'ouragan auquel les New-Yorkais se préparaient depuis des jours devait en effet balayer la ville dimanche. Et tout le monde avait pris couvert dès samedi, dont... Djokovic, qui ne s'est pas présenté à la traditionnelle conférence de presse.

Il a quand même beaucoup été question de lui. Le nom du N.1 mondial est sur toutes les lèvres, car les chiffres de sa saison donnent le vertige: 57 victoires (dont 41 consécutives pour entamer l'année), 2 défaites (dont 1 sur abandon), 9 titres (dont 2 Grand Chelem), 5 Masters 1000 (un record).

«Le bilan de Novak parle de lui-même, c'est stupéfiant. Il est clairement l'un des favoris, si ce n'est le favori», assure Roger Federer, le premier tombeur de «Djoko» cette année. Quintuple vainqueur à Flushing Meadows, le Suisse s'était incliné en demi-finale l'an dernier contre le Serbe, qui l'avait empêché d'y jouer une 7e finale consécutive.

En 2005, Federer était aussi arrivé au US Open avec neuf titres en poche (comme Rafael Nadal), affichant un bilan tout aussi faramineux: 64 victoires, 3 défaites.

«Djokovic est le N.1 mondial, c'est dur de ne pas en faire le favori. Ce qu'il réalise est historique», renchérit Mardy Fish, un sérieux outsider avec son bilan estival sur dur de 14 victoires et 3 défaites (2 titres).

«Le fait que la surface soit plus lente cette année va le favoriser, ajoute l'Américain. Cela va ressembler à l'Open d'Australie (que Djokovic a gagné).»

«Régularité»

Andy Murray, dont la cote est remontée en flèche après son titre à Cincinnati où il est devenu le 2e à battre +Djoko+ cette saison, offre aussi son analyse: «Ce n'est pas le fait qu'il soit N.1 (qui me surprend), c'est plutôt comment il y est arrivé. Sa régularité a été incroyable. Son jeu n'a pas changé. C'est de la confiance. Et le fait qu'il supporte mieux la chaleur.»

«Ce que fait Djokovic cette année, on ne le reverra probablement pas avant longtemps», prédit l'Écossais, toujours en quête de son premier Grand Chelem.

À New York, le Belgradois visera son 3e titre du Grand Chelem de l'année, performance réussie par Nadal (2010), Federer (2007, 2006, 2004) et seulement trois autres joueurs dans l'ère Open (Rod Laver, Jimmy Connors, Mats Wilander).

Épaule droite

Mais Djokovic arrive aussi avec les doutes nés de son abandon en finale à Cincinnati face à Murray, à cause de douleurs à l'épaule droite. Il n'avait pas non plus caché un «état de fatigue général».

Des doutes qu'il n'a du coup pas pu lever samedi devant les médias. Pour en savoir plus, il faudra attendre mardi, voire mercredi, pour son entrée en lice face au modeste Irlandais Conor Niland, un qualifié 199e mondial.

Avant d'aller chercher refuge dans son hôtel de Manhattan, Nadal, tenant du titre, a eu le temps de confier que ses deux doigts de la main droite brûlés dans un restaurant de Cincinnati ne lui posaient plus de problèmes.

Chez les dames, Serena Williams fait figure d'épouvantail avec sa tête de série N.28, sur laquelle la Bélarusse Victoria Azarenka (N.4) devrait tomber dès le 3e tour. Après près d'un an d'absence sur blessure et maladie, la Californienne a fait un retour plus que probant cet été avec des titres à Stanford et Toronto en août.

Reste à savoir où elle en est après son forfait au 2e tour à Cincinnati en raison d'une alerte au pied droit, celui qui avait été opéré deux fois après sa victoire à Wimbledon en 2010. Irene l'ayant apparemment convaincue de rester calfeutrée samedi, elle ne s'est pas présentée devant les journalistes.

Outre Williams, les Russes Maria Sharapova (N.3), adorée à New York et tout juste titrée à Cincinnati, et Vera Zvonareva (N.2), finaliste l'an dernier, ainsi que la N.1 mondiale Caroline Wozniacki, finaliste 2009 et récente gagnante du tournoi de New Haven, font partie du lot des favorites.