Battue par la numéro un mondiale, Aleksandra Wozniak a pu mesurer mercredi, à Paris, qu'elle n'était déjà plus loin de revenir au niveau de l'élite mondiale. La Québécoise s'est inclinée 3-6, 6-7 (6) devant Caroline Wozniacki, la favorite du simple féminin à Roland-Garros, au terme d'un match de haute volée salué par le public connaisseur du court Philippe-Chartier.

«Affronter tout de suite en revenant la première joueuse au monde, c'est quelque chose!» a lancé Wozniak, encore impressionnée, en conférence de presse téléphonique. «J'ai trouvé que j'avais bien fait ça. Je lui ai donné un bon match et elle m'a félicitée dans les vestiaires.»

Il faut se rappeler que Wozniak n'avait pratiquement pas joué depuis 10 mois et qu'elle n'avait eu que trois semaines d'entraînement avant de disputer les qualifications des Internationaux de France.

Quatre victoires convaincantes et une défaite contre la meilleure joueuse du moment ont démontré qu'elle était en bonne voie de retrouver la forme qui lui avait permis d'atteindre le 21e rang mondial en 2009. «Je suis effectivement confiante qu'en peu de temps, mon jeu reviendra à 100%», a noté Wozniak.

Après un début de match difficile (elle était menée 1-5 en première manche) Wozniak a pratiquement fait jeu égal avec Wozniacki. Elle est venue a un point de créer l'égalité dans la manche initiale, puis a bien failli enlever la seconde, menant 6-3 dans le bris d'égalité.

«C'était un bon bris, a estimé Wozniak. Ç'a été très serré et nous avons eu plusieurs gros échanges. J'ai eu mes chances, mais elle a joué bien plus de matchs que moi cette saison et elle a bien réagi. J'ai joué des points importants très bien, d'autres un peu moins bien. C'est normal dans ma situation...»

Loin d'être abattue par la défaite, Wozniak était plutôt fière d'avoir offert l'une de ses meilleures performances en huit affrontements contre Wozniakci. On a d'ailleurs retrouvé à Paris la jeune femme enjouée, heureuse et fière qui avait affronté Serena Williams, sur le même court central de Roland-Garros, au quatrième tour des Internationaux de 2009.

«Je garde le sourire, c'est certain. Après tout ce que j'ai vécu au cours des derniers mois, ça prendra beaucoup plus qu'un match de tennis pour me faire perdre mon sourire au cours des prochaines semaines!»

Classée 162e avant le tournoi, Wozniak ne gagnera pas de terrain cette semaine puisqu'elle avait atteint le 3e tour en 2010. Elle sera de retour en compétition dès la semaine prochaine, à Rome, dans un Challenger 50K.

«À ce stade-ci, je dois disputer tous les matchs que je peux, a-t-elle expliqué. J'y vais dans le but de continuer à retrouver mon jeu. Je veux surtout travailler sur les moyens de mieux construire mes points et aussi sur la façon d'imposer mon jeu sans hésitation, dans toutes les circonstances.»

Marino au troisième tour

De son côté, la Canadienne Rebecca Marino a réussi un bel exploit en passant au troisième tour d'un tournoi du Grand Chelem pour la première fois de sa carrière. En battant la spécialiste espagnole Jose Maria Martinez Sanchez en trois manches de 2-6, 6-3, 6-3, la jeune femme de Vancouver a mérité un rendez-vous avec la Russe Svetlana Kuznetsova, 13e favorite cette année et Championne des Internationaux en 2009.

Marino, qui n'a joué qu'un seul match de préparation sur la terre battue avant Roland-Garros (défaite au premier tour à Strasbourg) étonne depuis le début de la semaine en imposant son jeu tout en puissance. D'abord surprise par le style particulier de Martinez Sanchez, une gauchère, Marino a vite repris le contrôle du match.

«J'ai amorcé le match lentement parce que je commettais trop d'erreurs au service, a-t-elle expliqué. Quand j'ai corrigé la situation, le rythme du match a complètement changé. Je suis évidemment heureuse du résultat, personne ne s'attendait à me voir bien faire sur la terre battue.

«Ce sera plus dur contre Kuznetsova, a poursuivi Marino. Elle connaît tous les trucs sur la terre battue et je ne sais pas trop à quoi m'attendre de sa part. Je vais simplement tenter de jouer mon style de jeu et on verra bien!»

Photo: AFP

Rebecca Marino