Toujours irrésistible sur terre battue, où il est invaincu depuis presque deux ans, Rafael Nadal est paré pour la défense de son titre à Madrid, mais l'attention se focalise sur Novak Djokovic, dont on attend de savoir s'il peut transposer sur ocre son tonitruant début de saison.  

Tiens donc, étrange! A Madrid, le nom de Rafael Nadal n'apparaît pas sur les cinq ou six dernières lignes du palmarès, contrairement aux autres tournois sur terre battue comme Monte-Carlo (7 fois vainqueur), Rome (5 fois) et évidemment Roland-Garros (5 fois).

L'explication ne tient pas en une quelconque défaillance chronique du N.1 mondial sur le sol madrilène. Uniquement au fait que le Masters 1000 de Madrid ne se joue sur terre battue que depuis 2009. Le tournoi se disputait auparavant sur dur, à l'automne.

Nadal l'avait gagné dans ses conditions en 2005. Mais il n'a pu rééditer tant que sa surface préférée n'y a pas été adoptée. Depuis, l'Espagnol y compte une finale perdue en 2009 face à Roger Federer, après une demi-finale marathon la veille contre Djokovic, et une revanche prise l'an passé en finale sur le Suisse.

Grand Chelem

Faire du Majorquin l'immense favori tient donc tout de même du lieu commun. Nadal a remporté 188 des 194 matches qu'il a disputés depuis six ans sur terre. Depuis sa dernière défaite sur cette surface, face au Suédois Robin Söderling en 8e de finale de Roland-Garros en 2009, il a enchaîné 34 succès.

En dix matchs sur terre en 2011, il n'a perdu que 55 jeux et un set, face à Andy Murray en demie à Monte-Carlo. Une répétition du fabuleux Grand Chelem (Monte-Carlo, Madrid, Rome, Roland-Garros) réussi, pour la première fois de l'histoire, par l'Espagnol l'an dernier ne paraît donc pas utopique.

Mais ce tournoi pourrait surtout offrir au public le duel auquel il n'a pas eu droit à Monte-Carlo, après le forfait de Novak Djokovic. Vainqueur de Nadal sur dur à Indian Wells et Miami, le Serbe, aussi titré à l'Open d'Australie, est toujours invaincu en 2011, soit 26 victoires d'affilée avant la finale dimanche dans «son» tournoi de Belgrade.

Le N.2 mondial doit désormais prouver qu'il peut importer sur terre cette réussite. Lui y croit: «Nadal est le meilleur au monde, il est dominateur sur terre battue, mais cette année je joue contre lui avec beaucoup plus de confiance en moi.»

Sort cruel

Sur les courts de Madrid, où l'altitude donne aux balles plus de vitesse qu'ailleurs, Djokovic a sans doute les moyens de troubler Nadal et de marquer des points en vue de la place de N.1 mondial, l'enjeu majeur des semaines à venir.

Les deux joueurs ne peuvent se croiser qu'en finale. Djokovic, qui devra se méfier d'un tableau empli d'Espagnols, pourra alors se souvenir n'avoir jamais battu Nadal sur terre en neuf rencontres, même s'il avait obtenu trois balles de match à Madrid lors de la demi-finale 2009.

Chez les dames, brillante il y a un an à Madrid, où elle avait sorti trois ex-N.1 mondiales (Justine Hénin, Jelena Jankovic, et Venus Williams) avant d'empocher la plus prestigieuse victoire de sa carrière, la Française Aravane Rezaï n'a pas été gâtée puisque s'annonce devant elle la dangereuse Bélarusse Victoria Azarenka dès le 2e tour.