L'Américain Andy Roddick est le premier favori à quitter Wimbledon où il s'est arrêté lundi en huitièmes de finale face à l'étonnant Taïwanais Lu Yen-Hsun en cinq sets 4-6, 7-6, 7-6, 6-7, 9-7.

On s'orientait tranquillement vers une grande nouveauté pour le tournoi, des quarts de finale avec les six premières têtes de série, lorsque Lu a frappé le premier grand coup de tonnerre dans le ciel des favoris en dominant (4-6, 7-6, 7-6, 6-7, 9-7) un Roddick penaud et «dégoûté».

C'est une énorme surprise puisque l'Américain aux trois finales comptait cette année encore comme l'un des principaux prétendants à la victoire.

Aucun signe avant-coureur ne pouvait laisser deviner une élimination précoce, surtout face au 82e mondial. Mais Lu n'a pas volé sa victoire, se montrant extrêmement opportuniste pour s'imposer à sa... deuxième balle de bris du match, la seule qu'il a réussi à convertir.

«Aujourd'hui je pense à ma famille et mon père qui est au ciel. J'espère qu'il a vu ce match», a-t-il commenté, très ému.

C'est la première fois qu'un joueur du continent asiatique atteint les quarts de finale en Grand Chelem depuis le Japonais Shuzo Matsuoka en 1995, déjà à Wimbledon. Que ce soit Lu qui lui succède est d'autant plus surprenant qu'il avait quitté Londres dès le premier tour ces quatre dernières années.

Jusque-là le Taïwanais avait été connu pour avoir battu un autre Andy, Murray, au premier tour du tournoi olympique à Pékin. «Les deux Andy sont des grands joueurs, chaque victoire a sa propre saveur», a dit Lu.

Il sera bien entouré en quarts de finale où il affrontera le numéro 3 mondial Novak Djokovic, vainqueur de Lleyton Hewitt (7-5, 6-4, 3-6, 6-4). Car, hormis son coup d'éclat, l'ordre règne dans un tournoi où les favoris fourbissent leurs armes, à commencer par le tenant du titre Roger Federer qui, après deux premiers tours inquiétants, reste sur deux promenades de santé face à Arnaud Clément et Jürgen Melzer (6-3, 6-2, 6-3).

Federer et Nadal sereins

«Physiquement et mentalement, je suis bien de nouveau. C'est incroyable comme en tennis les choses peuvent changer vite», a savouré le Suisse avant d'affronter Tomas Berdych.

Pour Rafael Nadal aussi les choses ont évolué favorablement comme l'illustre son succès tranquille (6-4, 6-2, 6-2) sur Paul-Henri Mathieu qui le place sur la route de Robin Soderling pour une revanche de la finale de Roland-Garros.

Une autre affiche des quarts de finale opposera Jo-Wilfried Tsonga à Andy Murray qui se retrouve de nouveau sous la lumière de tous les projecteurs depuis l'élimination de l'Angleterre de la Coupe du monde de soccer.

«Il risque d'avoir quelques articles et quelques journalistes de plus dans mon sillage», a remarqué l'Écossais, qui n'a toujours pas perdu un set après son succès limpide (7-5, 6-3, 6-4) sur Sam Querrey.

Dans le tableau féminin, où les quarts de finale seront disputés dès mardi, les soeurs Williams s'annoncent plus que jamais comme les grandes favorites du tournoi, surtout que plusieurs menaces potentielles ont plié bagage lundi.

Serena s'est occupée elle-même de renvoyer (7-6, 6-4) Maria Sharapova avec 19 aces, un chiffre énorme dans le tennis féminin. Sa soeur Venus a assuré l'essentiel face à Jarmila Groth sur un score symétrique (6-4, 7-6).

Dans le classique belge c'est Kim Clijsters qui a gardé le dessus (2-6, 6-2, 6-3) sur Justine Henin pour la troisième fois depuis le début de l'année.

Clijsters retrouvera la Russe Vera Zvoraneva, qui a profité de l'abandon de Jelena Jankovic. Le dernier quart de finale opposera l'Estonienne Kaia Kanepi à la Tchèque Petra Kvitova. Celle-ci n'a fait qu'une bouchée (6-2, 6-0) de Caroline Wozniacki qui n'avait rien d'une numéro 3 mondiale lundi.

Photo: Reuters

Roger Federer a battu facilement Jürgen Melzer 6-3, 6-2, 6-3 en huitièmes de finale du tournoi de Wimbledon, lundi.