Lorsque les Internationaux de tennis des États-Unis ont commencé l'an dernier, plusieurs personnes se demandaient ce qui clochait avec Roger Federer. Elles en étaient même désolées pour lui.

Federer est arrivé à Flushing Meadows en 2008 en tant que numéro deux mondial, et non pas le numéro un. Il est arrivé avec - soupir! - aucun titre du Grand chelem au cours de la saison, ayant perdu contre Rafael Nadal à Roland-Garros (une cuisante défaite) et à Wimbledon (un revers crève-coeur). Tous se demandaient si Nadal l'avait surpassé pour de bon.

Les spectateurs américains se sont rangés derrière Federer, l'encourageant comme s'il était un négligé - au lieu d'être celui qui repartirait avec le trophée pour une cinquième année de suite.

«J'étais vraiment étonné. J'ai trouvé ça tellement bien, a dit Federer en entrevue avec l'Associated Press. C'est comme s'ils m'avaient dit: «Nous devons encourager notre homme ici, parce qu'il a besoin de retourner là où il doit être.» C'est comme s'ils voulaient me repousser au sommet. Gagner le U.S. Open a été en quelque sorte le point de départ.»

En effet, à quelques jours de son entrée au dernier Grand chelem de la saison, Federer est de retour.

Incluant sa dernière victoire à New York, Federer a remporté trois des quatre derniers tournois majeurs pour porter à 15 son total en carrière en Grand chelem, éclipsant le record de Pete Sampras. Et il est de retour au numéro un.

Il y a également eu d'autres très bonnes nouvelles à l'extérieur du terrain. Il est maintenant marié et père de jumelles, rien de moins.

«Tu changes, tout d'un coup, a-t-il dit en claquant des doigts. De neuf heures de sommeil nécessaires par nuit jusqu'à se dire: «Cinq, c'est assez'.»

Alors que Federer tentera de devenir le premier joueur depuis Rob Laver en 1969 à remporter trois tournois majeurs d'affilée dans une même saison, son éternel rival, Nadal, semble avoir besoin d'un petit remontant.

C'est Nadal qui a récemment dû céder sa première place mondiale, lui qui est maintenant classé 3e. C'est aussi Nadal qui n'a pas défendu son titre à Wimbledon à cause de ses genoux amochés.

Le Majorquin est revenu sur le circuit ce mois-ci, mais admet qu'il n'est pas au sommet de sa forme.

«On ne sait jamais. On ne sait jamais, a répété Nadal, à qui il ne manque que le titre américain pour compléter un Grand chelem en carrière. Nous verrons comment je me sens physiquement.»

L'avis de Federer? «Il minimise ses chances, ce qui est vraiment son style. Je comprends, il doit être prudent.»

Il y a également d'autres joueurs dans la compétition, il ne faut pas les oublier.

Andy Murray, par exemple, est classé 2e au monde et espère remporter un match de plus cette année que ce qu'il a réussi l'an dernier, alors qu'il a atteint sa première finale majeure.

«J'étais proche l'an passé et je pense que je joue mieux en ce moment», a déclaré Murray.

Andy Roddick, champion de l'édition 2003, est un nouvel homme, avec un corps plus découpé, un jeu plus varié et la confiance qui vient avec une solide performance à Wimbledon - même si la fin n'a pas été en sa faveur, lui qui a perdu 16-14 face à Federer dans le plus long cinquième set de l'histoire d'un Grand Chelem.

Le Serbe Novak Djokovic aimerait bien ajouter un autre Grand chelem à son palmarès, qui n'en compte qu'un. Quelques autres joueurs jouent bien sur surface dure, comme le Français Jo-Wilfried Tsonga et l'Argentin Juan Martin del Potro.

Mais pour l'instant, le tennis masculin se résume à la paire Roger et Rafa, puisque l'un ou l'autre a remporté 16 des 17 derniers tournois majeurs. Ils se sont affrontés sept fois lors de ces finales.

«Lorsqu'il est en forme, il est évidemment l'un des joueurs le plus difficile à battre sur le terrain. Il est selon moi l'un des plus gros favoris à mes côtés. Mais c'est seulement s'il est en santé et nous le serons seulemement après quelques matchs. J'espère qu'il reviendra en force, c'est sûr. J'aime la rivalité», a conclu Federer à propos de Nadal.