Il y a un an, il y a beaucoup de personnes qui se sentaient interpellées par ce qui se passait avec Roger Federer. Les gens lui envoyaient des bons voeux - ainsi que des trucs de tennis, croyez-le ou non. Certains y allaient de tel ou tel conseil sur comment renverser une tendance prétendument à la baisse, dans son jeu, ou bien lui faisaient part d'idées pour avoir une meilleure chance de battre Rafael Nadal.

«Quand vous avez accompli beaucoup de choses, comme je l'ai fait pendant plusieurs années, et que soudainement vous ne gagnez pas tel ou tel tournoi, les gens s'empressent de dire, «Oh, il est sur le déclin, a confié Federer. J'espère juste que mon jeu des derniers mois leur aura ouvert les yeux.»

Lorsqu'il arrivera sur le Central pour affronter la sixième tête de série Andy Roddick en finale de Wimbledon, dimanche, Federer tentera de signer un 15e triomphe lors de tournois majeurs, ce qui briserait une égalité avec Pete Sampras pour la meilleure récolte en Grand chelem.

Il y aura aussi d'autres enjeux de taille, pour le Suisse de 27 ans.

- un sixième titre à Wimbledon;

- la chance de devenir seulement le troisième tennisman en 40 ans à remporter Roland-Garros et Wimbledon pendant la même saison;

- un retour au premier rang mondial, qu'il a cédé à Nadal un mois et demi après son revers au terme d'un duel épique contre l'Espagnol, en finale de Wimbledon l'an dernier.

Roddick, 26 ans, sera à la recherche d'un deuxième titre de tournoi majeur, après Flushing Meadows en 2003.

Federer se retrouve en finale pour une septième année de suite sur le gazon anglais. Il a atteint le match ultime lors de 16 des 17 derniers tournois majeurs.

La seule couronne qui lui manque, dans cette séquence, est celle des Internationaux d'Australie de 2008, où le Suisse a été défait par le champion éventuel Novak Djokovic, en demi-finale. Federer a dit plus tard qu'il récupérait d'une mononucléose, à ce tournoi, mais cela n'a pas empêché le début de murmures posant la question suivante: mais qu'est-ce qui ne va pas avec Roger?

«Parfois, ce n'est pas juste envers certains joueurs», a dit Federer.

Federer a ensuite perdu contre Nadal lors des finales, à Roland-Garros et à Wimbledon, puis a glissé au deuxième rang mondial après une période record de 237 semaines au sommet.

Federer a toutefois triomphé pour une cinquième fois d'affilée à Flushing Meadows, en septembre. Puis, après un revers en cinq sets contre Nadal, en Australie en janvier, il a complété un Grand chelem de carrière en enlevant pour la première fois les grands honneurs à Paris, le mois dernier - ce qui lui permettait de rejoindre Sampras avec 14 titres de tournois majeurs.

Roddick montre un dossier de 2-18 contre Federer en carrière, dont une fiche de 0-7 en Grand chelem (0-3 à Wimbledon).

«Il a beaucoup d'énergie. Il est très drôle, très gentil, a dit Federer de Roddick. Comme joueur il est reconnu pour son service incroyable, son intensité et sa volonté de se battre. Il n'abandonne jamais. Ca n'a pas été très facile pour lui, ces dernières années. Les Américains ont de grandes attentes. Ils ont été gâtés avec Sampras et (Andre) Agassi, et tous les autres qui ont précédé. Pour eux, ce n'est pas suffisant d'avoir quelqu'un dans le top 10 - ils veulent un numéro un. C'est très plaisant de le revoir dans une finale.»