La saga Alvarez-Stevenson se poursuit, mais cette fois, il appert qu'on se rapproche d'un combat de championnat du monde entre Adonis Stevenson et son aspirant obligatoire, Eleider Alvarez.

C'est ce qu'a affirmé Yvon Michel vendredi, lors de la conférence de presse de lancement de la saison 2017-18 de Groupe Yvon Michel. Il ne resterait qu'à trouver une date s'arrimant avec une disponibilité de la télévision américaine. Il a aussi assuré que ce combat aurait lieu au Québec.

«Je discute avec les gérants. Je ne me cacherai pas: vous savez que celui qui tire pas mal les ficelles là-dedans, c'est Al Haymon (le gérant de Stevenson et conseiller d'Alvarez). Nous sommes en train de finaliser une date pour l'automne. Je vous confirme que les deux vont boxer à l'automne. C'est certain que si on parle de pourcentages, il y a beaucoup plus de chances que les deux se battent l'un contre l'autre que contre des adversaires différents, mais je ne veux rien écarter, car ce n'est pas finalisé. On devrait être fixé d'ici une semaine.»

Stevenson (29-1, 24 K.-O.) prétend que d'affronter Alvarez (23-0, 11 K.-O.), son aspirant obligatoire chez les mi-lourds du World Boxing Council (WBC) depuis novembre 2015, n'est pas une option payante pour lui. Michel n'est pas d'accord avec le champion.

«Je suis certain que ça va être un combat qui va aussi intéresser la télé américaine. Je regarde tous les adversaires qu'Adonis a affrontés et à mon avis, le plus qualifié, c'est Eleider Alvarez. Il a fait ses preuves. Dans tout ce que je lis ou entend au sujet d'Eleider Alvarez, on considère que c'est un combat dangereux pour Adonis.»

Le boxeur de 39 ans, qui n'était pas présent à la conférence de presse de son promoteur, souhaiterait plutôt livrer un combat d'unification à Badou Jack, qui vient de mettre la main sur le titre des mi-lourds de la World Boxing Association (WBA) en défaisant Nathan Cleverly, le 26 août, en demi-finale du combat entre Floyd Mayweather et Conor McGregor. Alvarez devait affronter Jack dans ce duel, mais il avait dû se désister en raison d'une blessure.

«Le WBC va faire ce qu'Eleider va leur demander de faire, a souligné Michel. Si l'aspirant obligatoire exige un combat, ils vont être derrière lui.

«Al Haymon a énormément de respect pour les deux boxeurs. À chaque fois qu'il me parle d'Eleider, il me dit à quel point il a été loyal, un bon soldat qui a tout fait ce qu'on lui demandait. Quand on lui a fait une offre pour affronter Badou Jack l'été dernier, c'était pour lui permettre de toucher une très importante bourse et qu'il soit sur l'une des cartes les plus populaires de l'histoire. Malheureusement Eleider s'est blessé et on n'a pas pu le faire.»

Et Alvarez ne compte pas céder sa place une troisième fois. Il exige d'ailleurs que le combat ait lieu d'ici la fin de l'année. Il souhaite que Stevenson remplisse sa promesse: avant d'affronter Andrzej Fonfara en défense optionnelle en juin dernier, les deux hommes s'étaient engagés par écrit à affronter le vainqueur du duel Alvarez-Jean Pascal. Alvarez l'a emporté par décision majoritaire.

Le Journal de Montréal a publié cette semaine une copie du document dûment signé par Stevenson.

«On n'est pas rendu à négocier un autre combat pour Eleider, a de nouveau affirmé Michel. Avant d'être rendu là, il faut regarder s'il y a une possibilité d'unification et pour l'instant, il n'y en a pas. Andre Ward n'est pas prêt à revenir sur le ring et Badou Jack a lui aussi une défense obligatoire à livrer. Il semble que la WBA soit très déterminée à ce que son prochain adversaire soit Dmitry Bivol. Quand on aura une date, on regardera une dernière fois la possibilité d'unification. À mon avis, on se dirige vers Stevenson-Alvarez. Mais ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Ce n'est pas comme si nous n'en parlions pas: je parle à Al Haymon à tous les jours.»

«J'ai l'impression qu'il va accepter le combat cette fois, a pour sa part déclaré le boxeur d'origine Colombienne. Il n'a pas le choix, sinon, le WBC va lui enlever sa ceinture.»

Un scénario fort peu probable selon Michel.

«Ça n'ira pas jusqu'au retrait de la ceinture. Adonis a exprimé son opinion. Depuis le début, Adonis dit qu'il voudrait avoir un combat d'unification. Il me l'a demandé; il l'a demandé à son gérant. Ça n'a pas été possible jusqu'à présent et il est un peu frustré de la situation. Ne vous inquiétez pas: si jamais il n'y a pas de possibilité d'unification pour quelque raison que ce soit, Adonis va défendre sa ceinture. Il ne l'abandonnera pas, c'est trop important pour lui.»

Par ailleurs, Michel n'a pas voulu commenter le conflit entre son groupe et Artur Beterbiev.

«On a soumis des dépositions récemment et on attend la suite des choses. C'est le cours normal dans ces situations. Ma priorité, c'est de faire reconnaître notre contrat. Après cela, on verra. Il reste deux ans à notre association.»

Dans la documentation remise aux médias, le nom de Beterbiev figure toujours à la liste des boxeurs du groupe et on y parle de façon élogieuse de ses réalisations en carrière, tout en mentionnant qu'il y a litige entre le boxeur et le promoteur.