Ç'a été une soirée chaude samedi à Ottawa. Il y a eu ce qui s'est passé dans l'octogone, où Patrick Côté a été arrêté au troisième round, où Steve Bossé a livré un combat fou et où Olivier Aubin-Mercier a renoué avec la victoire à l'UFC Fight Night 89.

Mais la soirée a aussi été littéralement chaude, alors que l'absence d'air climatisé a transformé l'aréna de la Place TD en serre tropicale. « On veut de la clim » (« We want AC !), ont même scandé par moments les 10 000 spectateurs.

Au moment de publier, le combat principal entre Rory MacDonald et Stephen Thompson était en cours. Le combat principal commençait particulièrement tard, vers 1 h du matin. Juste avant, dans l'aréna plein à craquer, cinq Québécois se battaient.

Le combat le plus attendu était sûrement celui de Patrick Côté. Plusieurs se demandaient si Côté serait capable de défaire Donald « Cowboy » Cerrone (30-7). Il s'agissait de son meilleur adversaire depuis des lunes. La différence de poids, en faveur du Québécois, ferait-elle la différence ?

Manifestement non. Patrick Côté (23-10), a été dominé, projeté au sol à répétition et généralement malmené par Cerrone. Il a finalement perdu par K.-O. technique au troisième et dernier round.

Avec ce combat, Côté espérait qu'une victoire le propulse en haut de la catégorie des 170 livres. Sa défaite et la domination totale de Cerrone n'auront pas cet effet. Qu'est-ce qui attend Côté, un vétéran de l'UFC âgé de 36 ans ? Les prochains mois le diront.

BOSSÉ A LAISSÉ SON COEUR DANS LA CAGE

Celui qui a mis le feu à l'aréna samedi est un pompier de Saint-Constant. Steve Bossé a livré une performance d'anthologie, revenant d'un premier round difficile pour remporter une décision unanime contre Sean O'Connell (17-8).

« Moi et lui, on a laissé notre coeur dans l'octogone. Je me bats pour faire des combats excitants et ce soir, c'est ce que j'ai fait », a dit après sa victoire Bossé, le visage boursoufflé. « Mais mes mains sont correctes », se réjouissait le combattant.

Bossé (12-2) a démontré comment il a pu livrer 200 combats dans la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH) sans jamais se faire mettre K.-O. : grâce à un menton d'acier. Avec seulement une minute au combat, O'Connell l'a ébranlé avec trois crochets de gauche successifs. Bossé est tombé au tapis et sa tête a rebondi sur le sol.

D'autres ne s'en seraient pas remis.

Bossé, lui, ne s'est pas seulement relevé ; il a réussi à reprendre le dessus et à s'imposer dans un combat qui a gardé les spectateurs sur le bout de leur siège. Au moment de publier, le combat de la soirée - et son bonus en argent - n'avait pas encore été attribué. Mais Bossé et O'Connell semblaient les meilleurs candidats.

Au final, Bossé l'a emporté par décision unanime (29-28 ; 29-28 ; 29-27). Il s'agit de la deuxième victoire de suite pour le combattant de 34 ans, qui est aussi pompier sur la Rive-Sud de Montréal.

« Ç'a été un combat d'expérience. Les gens disaient que je n'étais pas capable de me battre au sol. Mais ce soir, quand j'ai été au sol, j'ai dominé. Je suis vraiment content. »

La suite pour le lourd-léger (205 livres) ? « Je vais prendre tous les gars que l'UFC va mettre devant moi. J'aime les gars qui se battent debout. Je pense que la foule aime ça aussi ! »

En sous-carte

AUBIN-MERCIER SANS PITIÉ

L'expérience d'Olivier Aubin-Mercier à l'UFC commence à payer. Le Montréalais est plus précis dans sa boxe, meilleur tacticien et capable de respecter son plan de match. Il l'a démontré samedi contre le Français Thibault Gouti (11-2). Ce cogneur a solidement atteint le Québécois au premier round. Mais Aubin-Mercier n'a pas paniqué, n'a pas reculé. Il a contrôlé la distance, l'a projeté au sol à quelques reprises et a finalement réussi à le soumettre au troisième round. C'était la sixième victoire par étranglement arrière de cet ancien judoka. « Je suis content d'avoir réussi à garder mon calme au premier round, a dit Aubin-Mercier. À part ça, il ne m'a pas vraiment touché. Je pense que c'est un de mes combats où je me suis fait le moins toucher en fait. Je suis content, mais je sais que j'aurais pu faire mieux. »

LÉTOURNEAU MALMENÉE

Valérie Létourneau (8-5) espérait rebondir, samedi, après une défaite en combat de championnat. Mais la combattante installée en Floride s'est plutôt fait malmener par l'Écossaise Joanne Calderwood (11-1). Le combat a été brutal. Létourneau a été momentanément mise K.-O. au premier round par un coup de poing renversé parfait. Mais la Québécoise, reconnue pour son menton d'acier, a réussi à se ressaisir. Au troisième round, un coup au ventre a fait grimacer Létourneau. Elle a porté ses mains à la poitrine, puis a semblé demander l'arrêt du combat à l'arbitre Jerin Valel. Elle a répété l'injonction à trois reprises. Mais pour une raison inconnue, celui-ci n'a pas arrêté l'affrontement. Quelques secondes plus tard, Létourneau a encore une fois été atteinte à l'abdomen. Elle a grimacé, a tourné le dos et a été frappée plusieurs fois à la tête. À ce moment, l'arbitre a mis fin au combat. La Québécoise s'est inclinée par arrêt au troisième round.

MEUNIER COMMENCE DU MAUVAIS PIED

Jonathan Meunier (7-1), de Québec, faisait ses débuts à l'UFC. Mais ce spécialiste du kick-boxing n'a pas connu la soirée rêvée, se faisant soumettre au troisième round par l'Américain Colby Covington (9-1). Covington, un lutteur, a porté le combat au sol dès les premières secondes. Meunier a d'abord bien résisté. Mais au troisième round, Meunier a été momentanément désorienté par un coup de poing renversé. Covington en a profité pour réussir un étranglement arrière. « C'est dur de trouver du positif ce soir, mais disons que j'ai gagné énormément d'expérience. Ce n'est pas un adieu à l'UFC, c'est un à bientôt », a dit Meunier. Le combattant de 28 ans a signé un contrat de quatre combats avec l'organisation. Celle-ci peut y mettre fin à tout moment. Mais son gérant, Stéphane Patry, est certain qu'on va revoir Meunier dans l'octogone. « Au moins pour un deuxième combat, a dit Patry. Et là, je te dis qu'ils vont vouloir le garder. »

TORONTO A SON COGNEUR

Le Torontois d'origine lettone Misha Cirkunov (12-2) est en train de se faire tout un nom dans la division des lourds-légers (205 livres). Samedi, cet ancien membre de l'équipe canadienne de lutte a vaincu par une superbe soumission le Moldave Ion Cutelaba (11-2). Ce dernier livrait son premier combat à l'UFC, mais avait remporté ses sept dernières bagarres au premier round. « Les connaisseurs savaient que c'était un gros défi. Mais je savais qu'il s'agissait de le fatiguer et de le finir », a dit Cirkunov, qui veut maintenant se battre de nouveau en décembre prochain.