Jean Pascal s'attend à être moins émotif mais plus nerveux, le 25 septembre prochain au Centre Bell, alors qu'il effectuera la première défense de son titre de champion WBC des mi-lourds face à l'Italien Silvio Branco.

Moins émotif parce qu'il ne s'agira pas, cette fois, d'un méga-combat à saveur locale, mais d'une défense obligatoire dans ce qu'il y a de plus classique. Mais plus nerveux, parce que c'est maintenant lui le champion, et non l'aspirant comme il l'était le 19 juin dernier, quand il a vaincu Adrian Diaconu par décision unanime.

«C'est sûr que ça va être moins émotif parce que je n'affronterai pas, cette fois, un adversaire qui vient lui aussi de Montréal. J'avais mon orgueil, je voulais un certain niveau de respect à gagner (face à Diaconu)», a déclaré Pascal, mercredi, lors d'un point de presse tenu au Casino de Montréal visant à mousser son duel contre Branco, un vétéran de 42 ans qui a été champion du monde WBA des mi-lourds en 2004, ainsi qu'en 2006 et 2007.

«Mais je serai peut-être plus nerveux parce que ce sera ma première défense du titre - et on sait qu'il est plus difficile de rester champion que de le devenir, a ajouté Pascal. La tâche la plus facile, je l'ai faite, et la plus ardue m'attend le 25 septembre. Ce sera à moi d'être bien préparé.»

Pascal a répété qu'il était loin d'être rassasié, que la conquête de la ceinture n'était que la première étape dans son plan de carrière, lui qui veut prouver qu'il est l'un des meilleurs boxeurs de sa génération.

«Ce que je veux, c'est d'être le champion unifié sur la planète terre - et si jamais les extra-terrestres décident de nous attaquer, je voudrai alors prouver que je suis un des meilleurs de la galaxie», a lancé Pascal en riant.

Selon Pascal, le combat contre Branco ne ressemblera en rien à celui contre Diaconu.

«Diaconu est un bagarreur tandis que Branco est un peu comme moi, un boxeur plus technique. Alors ça va être davantage une partie d'échecs», a prédit le boxeur québécois de 26 ans, quelques heures avant d'être honoré par la Ville de Laval en début de soirée, mercredi. «(Branco) est rapide pour son âge et son poids. Ce sera peut-être moins un feu d'artifice, mais ce sera un beau combat, de la boxe pure.»

Marc Ramsay, l'entraîneur de Pascal, a répété essentiellement les mêmes choses. Il a tout de même fait un parallèle entre les deux combats.

«Si on regarde tous les aspects de boxe, Jean est supérieur à Branco à tous les niveaux», a estimé Ramsay, qui avait fait la même déclaration avant le duel face à Diaconu.

Branco avare de détails

Quant à Branco, l'aspirant obligatoire, il avait peu à dire sur Pascal. Il a affirmé en italien qu'il ne voulait rien révéler de ses secrets et qu'il n'avait pas encore vu son adversaire québécois en images, n'ayant pas encore reçu le DVD de ses récents combats. Ce à quoi Pascal a rétorqué: «Il n'a pas YouTube?»

Le boxeur italien, qui s'entraînera en Italie jusqu'à son arrivée à Montréal, une semaine avant le combat, a essentiellement dit souhaiter que les italophones du Québec viendront en grand nombre l'encourager au Centre Bell.

«Ce sera une autre expérience», a-t-il dit de ce premier combat qu'il disputera ailleurs qu'en Europe.

«Ce sera bien de pouvoir enfin se battre après une longue attente pour ce combat de championnat du monde», a ajouté celui qui a vu deux combats prévus contre Diaconu, alors champion, être annulés au cours des derniers mois.

Déjà à l'entraînement

Pascal se remet en forme depuis trois semaines et il passera à un entraînement plus spécifique à la boxe dans les prochains jours. Il devait se diriger vers Ottawa, mercredi soir, afin d'aller s'y entraîner avec l'équipe canadienne de boxe, qui se prépare en vue des prochains championnats du monde de boxe amateur.

Pascal ira ensuite s'isoler, comme il l'a fait en prévision de ses combats précédents. Cette fois, il ira à Altoona, dans l'État de New York, pour un camp d'entraînement de cinq semaines.

Comme le duel Pascal-Diaconu, le combat Pascal-Branco sera une copromotion entre le Groupe Yvon Michel et InterBox. Eric Lucas, le propriétaire d'InterBox, était d'ailleurs au Casino, mercredi, pour appuyer Pascal, un protégé de GYM.

«Nous sommes entièrement derrière Jean (Pascal), même si ça peut paraître drôle à dire étant donné notre passé récent, a déclaré Lucas. Mais nous lui souhaitons du succès, tout simplement parce que chez InterBox, nous souhaitons évidemment voir une revanche entre Diaconu et Pascal le plus rapidement possible.»