Il est né en Italie, il a connu la gloire aux États-Unis. Mais c'est là où il a grandi, dans l'humble quartier de Montréal-Nord, que la famille, les supporters et les confrères d'Arturo Gatti lui ont rendu hommage, dimanche.

Des centaines de personnalités du monde de la boxe, des proches et de simples fans ont défilé devant le cercueil de l'ancien champion mondial de la boxe, mort la semaine dernière au Brésil. Ils ont présenté leurs condoléances à la mère du défunt et à son entourage.

Au-dessus du cercueil de Gatti, son surnom, Thunder, était écrit sur une banderole rouge et blanc. Une paire de gants de boxe et une ceinture de champion se trouvaient tout près. Deux murs de la pièce étaient tapissés des fleurs reçues en hommage.

Arturo Gatti ne connaissait pas Denis Bouchard. Mais ce résidant de Montréal-Nord, lui, connaissait très bien le pugiliste. Boxeur amateur, M. Bouchard voulait à tout prix rendre hommage à celui qui a grandi dans son quartier et qui lui a serré la main à quelques reprises.

«Ça fait quelque chose, a-t-il confié. C'était une idole pour nous, les petits amateurs de boxe. Il était un héros.»

L'ex-champion Joachim Alcine est du même avis. Il boxait dans les rangs amateurs lorsque Gatti est devenu le champion IBF des poids plume en 1995. Lors d'une visite à Montréal, il avait passé quelques heures dans le gymnase où s'entraînait Alcine, un moment qu'il n'a jamais oublié.

«C'était un modèle pour nous», a relaté M. Alcine avant d'aller offrir ses condoléances à la famille Gatti.

Un suicide?

Le mystère plane toujours sur les circonstances de la mort d'Arturo Gatti. L'ex-champion de 37 ans a été trouvé gisant dans un appartement à Porte de Galinhas, dans le nord-est du Brésil. Il portait des marques de violence au cou et à la tête.

Sa femme, Amanda Rodrigues a été arrêtée. La police la soupçonne d'avoir étranglé Gatti avec la courroie d'un sac à main trouvé sur les lieux. Elle n'a toutefois pas été formellement accusée par la justice brésilienne. Et elle a toujours clamé son innocence.

Mais l'hypothèse du meurtre a été remise en question, samedi, par un quotidien brésilien. Selon le Jornal do Comercio, l'autopsie pratiquée sur Gatti porte à croire qu'il se serait suicidé.

Les proches de Gatti sont sceptiques. Pour Rocco Crisope, le beau-frère du défunt, il est impossible que l'ancien champion se soit enlevé la vie. «Pourquoi aurait-il voulu se suicider? s'est-il exclamé. Il était multimillionnaire, il avait tout ce qu'il fallait pour vivre, des neveux, des frères, des soeurs, et en plus il venait tout juste de prendre sa retraite.»

«Je serais très surpris, a ajouté le promoteur Yvon Michel, ami de longue date du pugiliste. Connaissant Arturo, connaissant sa façon de vivre, son enthousiasme, j'ai beaucoup de difficulté à croire qu'il ait pu se suicider.»

Les funérailles d'Arturo Gatti seront célébrées ce matin à l'église Notre-Dame-de-la-Défense, dans la Petite Italie.