Il y a de ces lundis où le retour au travail est un peu moins exaltant qu'en d'autres occasions. En ce début de deuxième semaine de camp d'entraînement, l'Impact de Montréal poursuivait justement le travail de préparation physique dans la tranquillité du Complexe Marie-Victorin.

Courir en rond, même avec un ballon, ça devient parfois hypnotisant. Tant pour les joueurs que pour les observateurs. C'est à se demander si la musique techno qu'utilise le préparateur Paolo Pacione pour distraire ses ouailles de l'effort à déployer n'y est pas pour quelque chose. Loin de moi l'idée de sauter les étapes, mais quelques pistes de salsa ou de reggae intercalées dans la liste d'écoute pourraient être utiles si jamais on ressent le besoin de rappeler aux joueurs qu'ils ne sont pas des robots.

Mais il se peut que ce soit moi qui aie encore la tête ailleurs. Après tout, j'étais absent lors de la première semaine du camp. Reste qu'à voir la mine qu'affichaient certains confrères à la séance d'hier, quelque chose me dit que je n'étais pas le seul à rêvasser. Question de revenir à nos moutons, disons qu'il vaut mieux attendre de les voir jouer que d'entrevoir tout de suite des problèmes dont on n'aura peut-être jamais à s'inquiéter. Sauf que les doutes sont difficiles à chasser.

Rallumer la flamme

Pendant que, dans la province, les passions se déchaînent au sujet des commissions, de la possibilité d'élections ou du CH et de sa dernière transaction, il serait illusoire de croire que le onze montréalais puisse rivaliser d'attention.

Reste que l'anonymat dans lequel semble se complaire la direction du bleu-blanc-noir n'a rien de bien rassurant pour les partisans. On veut bien croire au vote de confiance de Nick De Santis en son effectif, mais quand même, si un vétéran comme Matteo Ferrari fait part de ses inquiétudes par rapport au niveau de l'équipe, c'est qu'on a besoin de renfort. Ne serait-ce que d'un point de vue moral.

Vous me direz qu'il est encore tôt pour s'en faire, mais on sent que l'Impact a grandement besoin d'un remontant pour regagner l'allure que le club a perdue quelque part à la fin de l'été dernier... Un nouvel ami pour Di Vaio? Le pauvre. Il a vraiment l'air de s'ennuyer.

À l'autre bout du spectre, Patrice Bernier ronge son frein sur les lignes de côté.

Toujours en phase de réadaptation, Bernier est toujours partant quand vient le temps de partager son enthousiasme avec ses coéquipiers. Mais il s'agit d'un élément qu'on a davantage intérêt à freiner, question de ne pas précipiter sa récupération et de pouvoir compter sur lui toute l'année.

En attendant, c'est de la nomination d'un entraîneur adjoint qu'il faut se contenter. Ne lui enlevons rien, Nikos Kounenakis a été divertissant en entrevue devant les médias avec son sens de l'humour rappelant vaguement John Limniatis. Un jeune John Limniatis, pour ceux qui peuvent encore s'en souvenir - ne vous en faites pas, John apprécie toujours qu'on prenne le temps de parler de lui... Bref, Kounenakis, un Grec né en Afrique du Sud qui a joué la majeure partie de sa vie en Crète, a connu Frank Klopas à Chicago. Il faut croire que c'est le genre de gars que l'on n'oublie pas de sitôt.

Kounenakis sera appelé à restructurer la ligne arrière à la suite du départ d'Alessandro Nesta. Il est également question d'instaurer une «mentalité défensive» qu'on juge indispensable à l'atteinte des objectifs cette saison.

Il s'agit sans contredit d'un discours qui plaît à la direction du club qui vient de l'embaucher. Une direction qui n'est pas étrangère à cette fameuse mentalité défensive. Mais une direction qui devra toutefois oser prendre quelques risques pour rallumer la flamme de tous ses éléments et rallier à sa cause un public de plus en plus dispersé.