Cristiano Ronaldo a déjà fait pleurer une partie de l'Allemagne, cette année, en signant un doublé contre le Bayern Munich lors de la demi-finale de la Ligue des champions. Sera-t-il maintenant le bourreau de tous les partisans de la sélection nationale?

Une partie de cette réponse dépend de l'état du genou gauche (tendinite rotulienne) du leader portugais. Après une fin de campagne madrilène marquée par plusieurs absences, Ronaldo n'a disputé que le dernier match de préparation contre l'Irlande. Depuis, son genou - qui devrait avoir son propre autocollant Panini - a alimenté toutes les discussions. Au cours des derniers jours, le Ballon d'or s'est surtout ménagé lors de la portion de l'entraînement ouverte aux médias.

«Ces problèmes ne sont plus d'actualité, a lancé Ronaldo, qui s'est présenté devant les médias avec une heure de retard, dimanche après-midi. Je m'entraîne depuis plusieurs jours, ce que je ne pourrais pas faire avec une blessure. Je me sens bien et je veux faire un très grand Mondial. Ce tournoi est très important.»

Avant même ces propos rassurants, on imaginait mal Ronaldo ne pas être au rendez-vous. Parce que ces pépins physiques ne sont pas nouveaux pour lui, il a souvent eu tendance à pousser son corps à la limite au cours des dernières années. On peut tout de même s'interroger sur ce qu'il pourra apporter contre l'Allemagne. Tiendra-t-il une heure de jeu, 75 minutes, ou Paulo Bento comptera-t-il sur lui pendant 90 minutes?

Joueur dangereux

C'est également l'une des questions qui a rythmé la journée allemande. «Je ne sais pas s'il sera prêt, mais s'il est dans une forme physique optimale, il est l'un des joueurs les plus dangereux que l'on peut affronter sur un terrain», a jugé le gardien Manuel Neuer.

Si CR7 est un gros morceau au Real Madrid, il est un rouage encore plus essentiel à la sélection portugaise. Comme c'est désormais une vilaine tradition, elle ne peut toujours pas compter sur un attaquant axial de haut niveau. Dans les grands matchs, elle dépend trop souvent des accélérations et des exploits individuels de Ronaldo. Dernier exemple en date: les barrages contre la Suède, où il a inscrit quatre buts en deux matchs. «J'ai toujours indiqué qu'un seul joueur ne faisait pas l'équipe, a-t-il précisé. Je ne suis qu'un seul des joueurs. Je peux faire la différence, parfois, mais je ne peux pas porter l'équipe, seul. (...) Nous avons de beaux atouts même si nous ne sommes pas les favoris de ce groupe.»

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Les autres matchs du jour

Iran-Nigeria (15h)

À la barre de l'équipe iranienne depuis avril 2011, Carlos Queiroz, ancien sélectionneur du Portugal notamment, s'appuie sur plusieurs joueurs nés et ou ayant grandi à l'étranger. Au niveau offensif, les espoirs passent par Reza Ghoochannejhad, pensionnaire de Charlton, ou Ashkan Dejagah, de Fulham. La MLS est également représentée dans ce groupe par le biais de l'arrière latéral droit des Whitecaps de Vancouver, Steven Beitashour.

Si l'Iran n'a jamais franchi la phase de groupes en trois tentatives, la méthode Queiroz a conquis les joueurs, comme le pays. «Il est évident que l'équipe s'est énormément développée depuis l'arrivée de Queiroz et notre football est nettement supérieur», a notamment confié Dejagah.

L'Iran amorcera son tournoi contre le Nigeria qui, en Coupe du monde, cherchera à répéter les performances de la génération Okocha et Yekini dans les années 90. Le sélectionneur actuel Stephen Keshi était d'ailleurs le capitaine de la sélection ayant atteint les huitièmes de finale, en 1994. Pour le Mondial brésilien, il mise sur une équipe plutôt jeune dont le collectif soudé avait été la base du sacre africain, en 2013. Les matchs de préparation ont cependant été moins concluants.

Ghana-États-Unis (18h)

Dès le tirage au sort, le sélectionneur allemand Jürgen Klinsmann a insisté sur l'importance de ce rendez-vous contre le Ghana. Avant d'affronter le favori allemand et le Portugal de Ronaldo, ce match est vu comme une belle possibilité de faire le plein de points. Pas si vite, quand même!

Quart de finaliste malchanceux du dernier Mondial, le Ghana enchaîne également les bons résultats en Coupe d'Afrique depuis 2008. Plus jeune équipe du Mondial (25,44 ans), elle comprend une majorité de joueurs évoluant dans les meilleurs championnats européens. Une liste? Michael Essien, Sulley Muntari (AC Milan), Kwadwo Asamoah (Juventus), André Ayew (Olympique Marseille) ou Kevin-Prince Boateng (Schalke 04). Asamoah Gyan est toujours là et prêt à prendre sa revanche après son penalty manqué contre l'Uruguay, en quarts de finale du dernier Mondial.

La préparation américaine a été marquée par la non-sélection de Landon Donovan, mais aussi par la consolidation d'un nouveau schéma tactique. Dans le 4-4-2 en losange, Michael Bradley se retrouvera à la pointe haute, en soutien de Clint Dempsey et de Jozy Altidore. Les Américains essaieront de battre le Ghana après avoir échoué lors des deux dernières phases finales.