C'est un Joachim Löw détendu, souriant et très volubile qui est apparu, dimanche, en conférence de presse dans les entrailles de l'Arena Fonte Nova. Avant d'affronter un adversaire de taille, le Portugal, il a aussi affiché une belle sérénité en mettant de l'avant la préparation, mais aussi l'évolution favorable des joueurs blessés.

La conférence de presse de la délégation allemande avait parfois des airs de chronique médicale. Normal lorsqu'on sait que Manuel Neuer, Philipp Lahm, Sami Khedira ou Bastian Schweinsteiger n'ont pas connu une préparation optimale. Ce dernier a même été transporté par hélicoptère vers un hôpital, samedi soir. «Il ne s'agit pas d'une nouvelle blessure, mais d'un examen effectué dans le cadre du programme de soins de la FIFA», a assuré la Fédération allemande.

Du coup, Löw a pu compter sur tous ses soldats lors de l'entraînement, dimanche, à Salvador. «Ces problèmes physiques sont derrière nous», a-t-il résumé en faisant écho à Neuer. L'excellent gardien, blessé à l'épaule depuis plusieurs semaines, a révélé être totalement rétabli et qu'il pouvait s'entraîner sans ressentir la moindre gêne.

Le record de Klose

Attaquant traditionnel ou faux numéro 9 dans le 4-2-3-1 allemand? Voilà le dilemme tactique de Löw avant d'aborder son premier match de la compétition.

Cette équation comporte une variable historique assez importante, puisque le «vieux» Miroslav Klose, 36 ans depuis la semaine dernière, n'est qu'à un seul but d'égaler le record du Brésilien Ronaldo (15 buts). Dans le peu de temps qu'il a passé sur les terrains, lors des matchs de préparation, Klose a déjà pu devancer Gerd Müller en tête des buteurs de la Nationalmannschaft. «C'est un élément de motivation supplémentaire, mais ce genre de statistiques est secondaire pour moi, a assuré Löw. Bien entendu, je serais heureux qu'il batte le record (de Ronaldo). Mais qu'il soit titulaire ou remplaçant, il reste un joueur important, un modèle pour ses coéquipiers et un travailleur acharné.»

Une bonne préparation, selon Löw

Après deux matchs nuls contre la Pologne et le Cameroun, l'Allemagne avait achevé sa préparation sur une bonne notre contre l'Arménie (6-1). Dans ce tournoi, plusieurs équipes ont cependant montré qu'il ne fallait pas tirer trop de conclusions à partir des matchs amicaux. Après tout, les sélectionneurs y testent des nouveaux joueurs et peuvent même mettre à l'épreuve un plan B sur le plan tactique.

L'important est aussi de mettre en place une ambiance saine et d'éviter les polémiques en tout genre. À ce niveau, Löw est ravi: «Ces jours de préparation ont été très importants. Habituellement, on ne se voit pas pendant plusieurs mois, mais les stages au Sud-Tyrol et au Brésil ont permis de créer un bon état d'esprit. Heureusement, cela n'empêche pas d'avoir une compétition interne.»

Bien adapté au climat

Entre Porto Alegre et les villes du Nord-Est, l'amplitude thermique peut être spectaculaire. Les Allemands ne seront pas surpris par la chaleur et l'humidité régnant à Salvador, à 13 h (heure locale). Ils ont, en effet, bâti un camp de base sur mesure à l'extrémité sud de l'État de Bahia.

«Il n'y a pas une grande différence avec les conditions que nous avons à notre camp de base, a confirmé Löw. On est aussi partis au Brésil quelques jours avant pour mieux s'y adapter.» Dans leur camp, près de Porto Seguro, ils ont été accueillis par des centaines de curieux munis de drapeaux et jouant des percussions. Dans une vidéo tournée en début de semaine, on a aussi pu voir Neuer et Schweinsteiger entonner l'hymne de l'État de Bahia. De quoi gagner un peu de soutien populaire tout en faisant un clin d'oeil à Dante, pensionnaire du Bayern Munich et natif de Salvador, a expliqué Neuer.

Franchir la dernière étape

L'Allemagne n'a plus soulevé de trophée depuis sa victoire à l'Euro 96, aux dépens de la République tchèque. Lors des trois derniers tournois continentaux et mondiaux, elle a toutefois toujours atteint la demi-finale, cédant devant l'Italie et l'Espagne. Avec l'expérience de 2010 et de l'Euro 2012 en banque, peut-elle gravir la dernière marche vers la finale? Pour beaucoup, elle fait figure de favorite au même titre que le Brésil ou l'Argentine. «Chaque tournoi, la pression monte, mais j'en ai besoin et j'aime ces grands moments dans les grands tournois, a indiqué Neuer. C'est dans ces situations qu'on peut donner le meilleur de nous-mêmes.»