Une défense à rebâtir (Marquez forfait, Abidal et Alves suspendus) et un secteur offensif ébranlé par les blessures de Henry et d'Iniesta: Barcelone n'aborde pas la finale de la C1 dans les meilleures dispositions et Pep Guardiola est confronté à un sérieux casse-tête pour constituer un onze compétitif.

Alors qu'il ne lui reste plus qu'une marche à franchir pour réaliser un triplé historique Liga-Coupe du Roi-Ligue des champions et pour clôturer en apothéose une saison de rêve par un succès face à Manchester United, mercredi à Rome, le Barça voit ses fondations ébranlées, victimes d'un mois de mai dévastateur.

Henry, touché au ligament croisé externe du genou droit le 2 mai lors du clasico remporté 6-2 contre le Real Madrid, a été le premier à vaciller avant d'être suivi par Iniesta, victime le 10 mai d'une petite déchirure à la cuisse droite. En un peu plus d'une semaine, c'est ainsi une bonne partie du potentiel offensif des Catalans qui a été mis sur le flanc.

Mais la lutte acharnée livrée en demi-finale retour de la Ligue des champions contre Chelsea a elle aussi laissé des traces dans l'effectif catalan. Le Barça a certes arraché in extremis, le 6 mai à Stamford Bridge, sa qualification sur un exploit d'Iniesta dans les arrêts de jeu (1-1), mais il y a perdu la moitié de son arrière-garde, Abidal étant exclu en seconde période pour une faute sur Anelka et Daniel Alves récoltant son deuxième carton jaune de la compétition.

Touré en défense?

A l'aller au Camp Nou, c'est Marquez qui avait dû mettre un terme à sa saison pour une grave blessure au genou gauche. Autant d'avanies qui tombent mal pour Guardiola dont la dream team est décimée et qui, de surcroît, n'a que peu de marge pour panser les plaies de son équipe.

En défense, seul Sylvinho s'impose naturellement comme le remplaçant d'Abidal à gauche, mais les 35 ans du Brésilien, face à la vitesse de Cristiano Ronaldo, peuvent faire réfléchir Guardiola. Pour les trois autres postes défensifs, Puyol et Piqué, dans l'axe, et Caceres, à droite, tiennent la corde même si ce dernier n'a jamais convaincu depuis son arrivée au club en juin 2008.

Mais Guardiola n'a pas écarté l'idée de faire reculer Yaya Touré, prenant ainsi le risque de déplumer son milieu de terrain et de voir l'Ivoirien revivre un nouveau calvaire après celui vécu contre Chelsea et Didier Drogba.

Pour s'éviter pareil dilemme en attaque, le Barça fait tout pour hâter le rétablissement de Henry et d'Iniesta. Se passer de l'ancien Gunner, auteur de 29 buts toutes compétitions confondues cette saison (dont 6 en Ligue des champions), serait particulièrment préjudiciable au moment même où Eto'o traverse une période de doute (2 buts lors des huit derniers matches).

Optimisme pour Henry et Iniesta

Guardiola tient en outre à «récompenser» Henry de sa formidable saison en gardant bien au chaud sa place sur le côté gauche de l'attaque. Pour l'attaquant français, l'enjeu dépasse d'ailleurs le cadre strict du Barça, la Ligue des champions étant le seul trophée qui manque à son palmarès exceptionnel.

Quant à Iniesta, le sauveur de Stamford Bridge et inspirateur de génie des Catalans, sa présence est considérée comme vitale par le technicien catalan qui n'envisage pas une seconde la finale sans son milieu de terrain.

L'encadrement médical du club a donc mis les bouchées doubles et les deux joueurs ont repris l'entraînement et les exercices avec ballon depuis plusieurs jours. Si les réflexions vont bon train sur la manière de colmater les brèches en défense, l'optimisme est de mise en ce qui concerne Henry et Iniesta. Au Barça, l'attaque c'est sacré.