Hassoun Camara était en lutte avec Sebastian Giovinco lorsque, en phase de décélération, il a senti une petite gêne derrière la cuisse. Il ne s'est pas inquiété outre mesure, mais, sur la course suivante, il a compris qu'il ne pouvait plus poursuivre le match entre l'Impact et le Toronto FC.

En ce 23 avril, jour de première au stade Saputo, la malchance semblait s'acharner sur le défenseur latéral français. Après une année 2015 limitée à neuf apparitions en saison régulière, Camara venait d'enchaîner une bonne série de cinq matchs. Puis, en un instant, il a de nouveau été trahi par ses muscles ischio-jambiers.

«Malheureusement, je commence à avoir une bonne expérience des blessures, et celle-là, je savais que c'en était une qui allait me gêner plus qu'autre chose. Il fallait bien gérer la situation et, à ce niveau, on a bien travaillé avec le staff», a-t-il indiqué, hier midi. Avant même d'avoir un diagnostic final, il ne craignait donc pas une longue période d'inactivité. Et quand son absence a été estimée entre quatre et six semaines, il s'est même lancé dans une véritable course contre la montre. Sa blessure, jumelée à celle de Donny Toia, a réduit à néant la marge de manoeuvre sur les côtés de la défense.

«Je voulais revenir le plus vite possible. J'ai doublé les séances, je venais le matin, je restais jusqu'à 18h à l'entraînement. Il y a eu beaucoup de thérapie et de travail en gymnase, a-t-il détaillé. L'avantage, c'est qu'avec toutes les blessures que j'ai subies, il y a un protocole qui a été mis en place. Je sais exactement sur quoi travailler, ce qui m'a permis de gagner beaucoup de temps.»

«Par rapport à Donny [Toia], ma lésion était un petit peu plus importante, mais le fait d'avoir des antécédents, ça m'a fait travailler d'une meilleure façon.»

Camara a repris l'entraînement lundi, largement en avance sur le calendrier établi par l'équipe médicale du club. Les entraînements se sont succédé sans qu'il ressente la moindre douleur. Il postule maintenant pour un retour au sein de l'alignement. «Je suis content qu'il soit de retour à l'entraînement. Il a travaillé très fort, il n'a aucun problème et il sera disponible, pour moi, [demain]», a résumé Mauro Biello.

Il n'empêche que l'accumulation de blessures peut laisser des traces au niveau mental. L'un des défis du numéro 6 sera d'évacuer cet aspect lorsqu'il disputera son prochain match officiel.

«Oui, c'est compliqué. Avant, je n'avais qu'à m'occuper de moi-même et de mon adversaire. Maintenant, quand on est à la maison, on se pose d'autres questions, à savoir si on va tenir ou pas. Ça gêne un peu, mais c'est le sport de haut niveau, il y a des périodes comme ça, au cours desquelles il faut travailler pour être plus fort. Je vais tout faire pour me concentrer sur mon match à moi.»

La tristesse d'Oyongo

Ambroise Oyongo n'avait pas le coeur à la fête, tout au long de la semaine. C'est avec émotion qu'il s'est rappelé de bons moments vécus avec le milieu de terrain Patrick Ekeng, mort vendredi dernier en plein match du Dinamo de Bucarest. «Je le connaissais depuis 8 à 10 ans. Il a joué au Cameroun avec mon grand frère. C'était un gars qui était bien et qui aimait son travail. En sélection, on plaisantait souvent et il me disait, en blaguant: "Je suis l'ami de ton grand frère, pas le tien." Quand je repense à tout ça, ça me fait vraiment mal.»

Oyongo a appris, la veille du match à Columbus, que son ami avait succombé à un malaise cardiaque. «Après la nouvelle, j'ai passé toute une nuit blanche à pleurer parce que c'était mon ami. C'était quelqu'un de très proche. Bien avant le match, j'avais des maux de tête parce que je n'avais pas dormi. Le médecin m'a donné des remontants pour que je puisse jouer, mais c'était très difficile. En entrant sur la pelouse, Laurent [Ciman] m'a dit de jouer pour mon ami et de gagner ce match pour lui.»