Compte tenu des difficultés que l'équipe connaît à l'extérieur depuis le jour 1 du règne de Frank Klopas, l'Impact était d'emblée condamné à un petit exploit pour être sacré champion canadien, mercredi soir à Vancouver.

Après 30 minutes et l'expulsion de Victor Cabrera, ce n'était plus un exploit, mais quasiment un miracle que le onze montréalais aurait dû accomplir pour remporter son troisième titre de suite. En l'absence de Didier Drogba, Nacho Piatti et avec une formation inédite, l'Impact s'est, sans gloire, incliné 2 à 0 (4 à 2 sur l'ensemble des deux matchs).

Cette finale, qui ouvre les portes de la Ligue des champions 2016-2017 aux Whitecaps, s'est décidée entre la 30e et la 40e minute. Comme un effet domino, le deuxième carton jaune de Cabrera, particulièrement naïf dans sa faute sur Octavio Rivero, a obligé Klopas à revoir sa défense. Il aurait pu faire entrer Wandrille Lefèvre, mais il a choisi de faire glisser Donny Toia dans l'axe et de faire reculer Nigel Reo-Coker sur le côté droit.

Cette expérience, au bilan déjà négatif plus tôt cette saison, a conduit à une mauvaise passe en retrait de l'Anglais et à l'ouverture du score par Rivero malgré un premier arrêt d'Erik Kronberg. Reo-Coker a connu une seconde mi-temps particulièrement pénible, étant constamment pris de vitesse et commettant quelques fautes près de la surface. Heureusement qu'il pouvait compter sur Laurent Ciman, impérial, en couverture...

L'important est de rebondir, se plaît à répéter l'entraîneur montréalais après chaque défaite. Que ce soit avant ou après le premier but de l'Uruguayen, on n'a pas particulièrement senti une équipe montréalaise capable de se révolter, malgré les récents échecs contre DC United et l'Union de Philadelphie en MLS. Et on a rapidement revu une équipe à court de solutions offensives. Hormis un coup de tête imprécis de Dominic Oduro, la meilleure occasion montréalaise de la première mi-temps aurait dû venir d'une contre-attaque menée à quatre contre deux. Les trois joueurs dans la surface ont cependant fait des appels quasi semblables (22e).

Malédiction

Au début de la deuxième mi-temps, Tim Parker a enfoncé davantage l'Impact en reprenant victorieusement de la tête un corner de Pedro Morales (53e). Avec la nécessité de revenir dans le match, on regrettera les changements tardifs montréalais et le fait que ce soit du poste pour poste. Au coup de sifflet final, les statistiques ne mentent pas et confirment le malaise offensif en l'absence de Piatti: l'Impact, dominé dans les duels et par ailleurs absent au pressing, n'a pas cadré le moindre tir. Les Whitecaps, eux, ont eu les meilleures occasions de la deuxième période sur des contre-attaques.

Comme si cette finale perdue en championnat canadien ne suffisait pas, l'Impact a également vu son avance en MLS s'éroder, mercredi. En l'emportant contre les Red Bulls de New York, le Fire de Chicago, dernier de la Conférence de l'Est, est remonté à seulement deux points de l'Impact. Dans cette glissade, tant au chapitre des résultats que de la manière, l'Impact et Klopas joueront très gros à Toronto, samedi.

De leur côté, les Whitecaps poursuivent leur belle saison. Deuxièmes de la Conférence de l'Ouest, ils ont finalement brisé la malédiction, en championnat canadien, après cinq échecs, en finale, lors des six dernières années.