Le Canada ne votera pas en faveur du président en poste Sepp Blatter lors de l'élection présidentielle de la FIFA, vendredi.

Victor Montagliani, le président de l'Association canadienne de soccer (ACS), a déclaré que le Canada allait plutôt voter en faveur de l'autre candidat - le Prince jordanien Ali bin Al Hussein.

Montagliani a mentionné que le Canada ne pouvait pas appuyer le groupe actuel à la tête de la FIFA.

«Cette organisation a besoin d'un changement marqué, d'un nouveau départ, a dit Montagliani à La Presse Canadienne à partir de Zurich, là où a lieu le congrès de la FIFA. Et je crois que nous avons besoin de mieux diriger le sport.

«Il s'agit aussi d'un commentaire à l'endroit du comité exécutif de la FIFA. Ce n'est pas au sujet d'une seule personne. Le sport mérite mieux. Point final.»

Montagliani a expliqué que la décision de ne pas appuyer Blatter a été prise lors d'une réunion du conseil d'administration de l'ACS, jeudi.

Le patron du soccer canadien a mentionné que la fédération américaine de soccer en était arrivée à la même conclusion et voterait aussi pour le Prince Ali. L'UEFA, qui gouverne le soccer européen, appuiera également le Prince Ali, vice-président de la zone Asie au sein du comité exécutif de la FIFA.

Montagliani a déclaré que les changements au sein du monde du soccer devaient être effectués rapidement et en toute transparence.

La FIFA a été ébranlée cette semaine par une série d'accusations portées par le Département de la Justice des États-Unis. La CONCACAF, qui regroupe l'Amérique du Nord, l'Amérique centrale et les Caraïbes, se retrouve au coeur de ces accusations de corruption.

La CONCACAF agi jeudi afin de se réorganiser.

Montagliani a été nommé au sein d'un comité spécial de la CONCACAF qui sera responsable «d'évaluer et d'assurer» que toutes les opérations commerciales de la confédération se poursuivent, dans la foulée du scandale de corruption.

Le comité sera complété par Justino Compean, président de la fédération mexicaine de soccer, et Sunil Gulati, président de la fédération américaine de soccer.

Le comité exécutif de la CONCACAF a «provisoirement congédié» son président Jeffrey Webb ainsi que Eduardo Li, et a remplacé Webb par son vice-président senior Alfredo Hawit.

Webb, un vice-président de la FIFA originaire des îles Caïmans, et Li, directeur de la Fédération costaricaine de soccer, pourraient écoper de jusqu'à 20 ans d'emprisonnement s'ils sont reconnus coupables. Le Nicaraguéen Julio Rocha a aussi été mis en accusation.

Jack Warner, l'ex-président de la CONCACAF et vice-président de la FIFA originaire de Trinité-et-Tobago, a aussi été écroué.

La FIFA a suspendu 11 membres, dont Webb, de toutes leurs activités associées au soccer.

Montagliani, qui souhaite respecter le processus judiciaire en place, croyait que la CONCACAF avait fait un pas vers l'avant depuis un autre scandale, il y a quatre ans. Les nouvelles accusations sont donc «un choc complet... et très décevantes».

«Je ne pense que pas décevant est assez fort, a dit Montagliani en effectuant ses premiers commentaires publics sur le nouveau scandale éclaboussant la FIFA. Il n'y a absolument aucune place, aucune tolérance pour ce genre de choses dans le sport.»

Montagliani a mentionné qu'il ne savait pas vers quel côté le vote de vendredi allait pencher.

«Nous ne prenons pas cette décision parce que nous croyons qu'il (Blatter) va gagner ou qu'il va perdre. Nous prenons cette décision parce que je crois que ça fait partie de l'ADN des Canadiens de prendre la bonne décision dans ce genre de situations. Et en tant que Canadiens, nous prenons la bonne décision. Notre organisation doit continuer de prendre ce genre de décisions.»

Montagliani a été élu président de l'ACS en 2012, un an après que Blatter eut été réélu sans opposition.

Originaire de Burnaby, en Colombie-Britannique, Montagliani a obtenu trois mandats comme vice-président de l'ACS et fait partie du comité exécutif de l'ACS depuis 2005. Il avait été assigné au comité juridique de la FIFA en 2012. Le comité juridique fait partie des 27 qui régissent la FIFA, et s'occupe essentiellement des enjeux légaux en lien avec le soccer et de l'évolution des us et coutumes de la FIFA.