Le défilé des champions du Paris Saint-Germain devait donner lieu à des images de carte postale, lundi soir, avec la tour Eiffel en arrière-plan. L'émeute qui a pris le pas sur la fête a plutôt terni l'image de la France dans le monde entier, avant de se transformer en véritable crise politique.

Plusieurs ont demandé hier la démission du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et du préfet de police de Paris, Bernard Boucault, pour avoir sous-évalué les risques de débordement. Les violences de lundi se sont soldées par 32 blessés, 39 arrestations et de nombreux actes de vandalisme dans les secteurs les plus touristiques de la ville.

«Je ne vois pas comment le préfet de police peut être maintenu dans ses fonctions», a lancé Jean-François Copé, président de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), le principal parti d'opposition, dans une déclaration aux médias. Selon des informations révélées par Le Point, la préfecture de police était bien au courant des risques encourus lors du rassemblement de la place du Trocadéro. La division «violence dans le sport» du corps policier aurait même conseillé d'annuler l'événement un message qui n'a jamais été écouté.

Claude Goasguen, maire du 16e arrondissement, où se sont rassemblées entre 10 000 et 15 000 personnes lundi soir, estime qu'il s'agissait du pire choix de lieu possible. Il a dénoncé «une cascade d'erreurs et d'amateurisme» et demande des «sanctions pour les responsables».

Tant le chef de police que le ministre de l'Intérieur affirment que les effectifs policiers 800 en tout étaient suffisants pour contenir la foule de lundi soir. Des déclarations loin d'être satisfaisantes pour l'UMP, qui réclame une commission d'enquête publique.

Qui étaient les casseurs?

Des spéculations ont eu cours toute la journée, hier, pour savoir qui se cache derrière les émeutes de lundi.

Certains ont blâmé les jeunes désabusés des banlieues parisiennes. D'autres, les «ultras», ces partisans fanatiques du PSG qui ont été bannis des matchs en raison de leur trop grande violence. L'hypothèse la plus répandue est qu'il s'agirait d'un mélange hétéroclite de ces deux groupes. L'organisation du PSG s'est désolée de la tournure des événements dans un communiqué. «[La fête] a été gâchée par quelques centaines de casseurs qui n'ont rien à voir avec le football.»

Alors que le brouhaha politique continue à prendre de l'ampleur, la police promet de visionner le plus de bandes vidéo possible en vue d'identifier d'autres casseurs et de procéder à de nouvelles arrestations. Toute festivité liée à la victoire de dimanche contre Lyon a été interdite dans les rues de Paris. Il s'agissait du premier titre de champion de France de Ligue 1 du PSG depuis 19 ans.