Le soccer vient à l'esprit d'une très grande frange de passionnés de sports lorsque vient le temps d'aborder les simulations. En montrant du doigt l'Uruguayen Luis Suarez, le vice-président de la Fédération internationale de football association (FIFA), Jim Boyce, avait même qualifié les plongeons de «cancer du soccer», le mois dernier.

«Pour moi, les matchs truqués représentent plutôt le côté noir du soccer, estime le directeur des Écoles de soccer de l'Impact, Olivier Brett. Mais, en comparaison avec d'autres sports où cela est moins présent, les plongeons restent un problème dans le soccer.»

Plus que jamais, ce phénomène est donc largement répandu dans l'ensemble des championnats domestiques et des compétitions internationales. Il ne se passe pas une semaine sans qu'un entraîneur ou un joueur n'accuse un adversaire de s'être délibérément laissé tomber. Et puisque rien n'échappe aux objectifs des caméras, chaque nouvelle simulation vient garnir les centaines d'autres exemples sur YouTube.

Cartons jaunes et suspensions

Il existe plusieurs façons de punir les tricheurs. Au cours d'un match, un arbitre peut décerner un carton jaune à l'apprenti comédien. Entre septembre 2009 et mai 2012, 33 avertissements ont ainsi été lancés en Premier League anglaise, dont 18 à des joueurs non britanniques. Il existe d'ailleurs une forte tendance à jeter le blâme sur cette catégorie de joueurs pour expliquer la prolifération des simulations.

«Je ne dis pas que les Anglais ne le font pas, mais ils ont une certaine fierté de ne pas tomber, souligne Olivier Brett, aussi analyste des matchs de soccer à TVA Sports. C'est la même chose quand on leur dit de ne pas demander à l'arbitre de sortir un carton jaune ou rouge à l'adversaire. Ils essaient de faire les choses en gentleman. Maintenant, est-ce que c'est la faute des étrangers s'il y a des plongeons en Premier League? Je n'irai pas jusqu'à dire cela.»

Certains championnats comme la MLS et la Serie A peuvent aussi décerner des suspensions après les matchs. Depuis deux saisons, en Italie, Milos Krasic et Alberto Gilardino ont par exemple subi les foudres de la commission de discipline.

«C'est un moyen très efficace qui pourrait enrayer les plongeons, mais j'estime qu'il doit rester un certain élément humain. On enlève ici les émotions et l'aspect instinctif. En contrepartie, est-ce qu'il va y avoir un comité qui va signaler toutes les fautes non sifflées par les arbitres?», s'interroge Brett.