Enfin une victoire, l'Impact peut souffler... Grâce à une animation offensive plus positive et une défense qui se solidifie, l'équipe a projeté une image plus encourageante, ce qui a permis à tout le monde - public, joueurs, entraîneurs et président - de quitter le stade Saputo plus heureux après le match.

En attendant le prochain rendez-vous - et une fois rédigée sa lettre d'amour aux Ultras montréalais -, Nick De Santis devra faire le bilan de l'expérience 4-3-3 tentée contre les Islanders de Porto Rico. Reviendra-t-il à la charge avec cette formation innovatrice ou bien préfèrera-t-il se rabattre sur un 4-4-2 plus classique comme on l'a vu en fin de match, dimanche?

C'est une sorte un dilemme entre le passé et l'avenir de l'équipe, étant donné que l'acquisition de Ryan Pore augmente les chances que l'on se tourne vers un système à trois attaquants. Cela dit, c'est avec Eddy Sebrango sur le terrain que l'Impact marque des buts et l'attaquant d'origine cubaine s'est toujours montré plus habile quand on le jumelait à un partenaire dans un 4-4-2.

Tout n'est pas noir

Les habitués de cette chronique trouveront peut-être que j'ai l'air de penser que l'avenir du soccer québécois n'est pas rose. Malgré mon désarroi devant l'attitude de certains parents et entraîneurs lorsque j'observe des matchs chez les jeunes, je tiens à rassurer les lecteurs que tout n'est pas noir dans le foot de notre terroir.

Le Québec vient d'ailleurs d'obtenir la meilleure performance de toutes les provinces lors des derniers championnats nationaux des sélections. Citons, entre autres, que les équipes masculines U15 et U16 ont toutes deux remporté le titre de leur catégorie. Ces résultats indiquent que, jusqu'à maintenant, le travail de base a été bien fait avec ces joueurs dans les clubs, les programmes régionaux et à la fédération.

Tout cela est de bon augure, mais comme dans les autres sports, la proportion de jeunes joueurs qui réussiront à devenir professionnels reste très faible. Qu'à cela ne tienne, c'est sans doute dans ces sélections qu'on risque de trouver ceux qui sont les plus susceptibles d'atteindre le haut niveau.

On a déjà blâmé l'Impact de ne pas avoir su tirer profit du talent local avant que celui-ci ne brille à l'étranger. Le moment est venu de corriger le tir et le contexte semble tout indiqué pour que le club montréalais fasse une place à l'élite québécoise dans ses rangs. Il m'apparaît fondamental que l'Impact joue un rôle dans la formation de ceux qui figurent parmi les meilleurs joueurs du pays à cet âge.

Le rôle de l'Académie

On n'a pratiquement pas parlé de l'Académie de l'Impact lors de la mise au point concernant les orientations techniques du club avant d'entrer en MLS. Il a surtout été question des réseaux qu'on tente de bâtir aux États-Unis et à l'étranger pour trouver des joueurs qui ont l'étoffe d'évoluer dans le circuit majeur.

Sachant que l'Impact devra embaucher au minimum trois joueurs canadiens l'an prochain, est-il inquiétant qu'on ne mise pas davantage sur les joueurs formés par le club pour occuper ces postes? Le discours des clubs professionnels canadiens est même assez décourageant pour ceux qui s'occupent de l'élite aux échelons inférieurs. On a l'impression qu'ils considèrent le quota de joueurs locaux comme un désavantage plutôt qu'un outil de développement.

Qu'on se le tienne pour dit, le travail des éducateurs de l'Académie ne consiste donc pas seulement en la formation de futurs joueurs professionnels, ils devront d'abord et avant tout savoir bien vendre leur produit. En attendant l'arrivée au club du nouvel entraîneur, les clients auxquels ils ont affaire ont un penchant plus prononcé pour tout ce qui est exotique et doivent être convaincus de donner une chance à la saveur locale.