Le Canada a été battu 2 à 1 dimanche par l'Allemagne lors du match d'ouverture de la Coupe du monde féminine de soccer à Berlin. Un résultat revendiqué comme une victoire morale par l'équipe nationale devant les championnes du monde en titre.

«Au début, nous avions un peu peur, mais je crois que l'équipe a finalement très bien joué. Je suis satisfaite», a dit la sélectionneuse canadienne, Carolina Morace, après la rencontre.

Le dernier affrontement contre la formation allemande, en septembre dernier, s'était soldé par une défaite écrasante de 5 à 0 que les Canadiennes étaient déterminées à faire oublier.

L'attaquante-vedette Christine Sinclair, auteure du seul but canadien à la fin de la seconde demie, a été incapable de profiter au début du match d'une occasion en or qui aurait pu changer l'allure de la soirée.

Perçant la défense, la joueuse a reçu un ballon au sol en profondeur dans la zone de réparation, mais a tiré du pied gauche au-dessus du but, coupant le souffle des 73 000 amateurs réunis dans le Stade olympique de Berlin.

L'Allemagne s'impose

La foule, dans laquelle on pouvait voir seulement quelques drapeaux canadiens, n'a pas eu à attendre longtemps pour se remettre de ses émotions.

Peu après que la gardienne canadienne Erin McLeod se fut interposée sur un centre dangereux à la 9e minute, l'attaque allemande est revenue à la charge de concluante façon, la milieu de terrain Kerstin Garefrekes marquant d'un puissant coup de tête.

À la 42e minute, la même joueuse a lobé une longue balle par-dessus la défense canadienne à l'attention de l'attaquante Celia Okoyino da Mbabi, qui n'a pas manqué sa chance, battant McLeod d'un tir au sol.

La Québécoise Marie-Ève Nault, légèrement hors position sur le jeu, a été retirée du match à la fin de la mi-temps par la sélectionneuse. «Elle a fait une petite erreur, mais quand une équipe prend un but, c'est tout le monde qui fait une erreur», a dit Carolina Morace.

Les Allemandes se sont imposées en deuxième demie, dominant le milieu du terrain par leur jeu physique et multipliant les occasions, sans toutefois réussir à capitaliser. Garefrenkes, omniprésente, a manqué un but désert à la 66e minute. La demie de terrain Simone Laudehr a quant à elle frappé la barre transversale d'un tir puissant à la 76e minute, alors que la formation allemande multipliait les attaques menaçantes.

À la 83e minute, Christine Sinclair, qui est restée au jeu pendant toute la seconde demie malgré un nez cassé, a réussi lors d'une rare poussée canadienne à hériter d'un coup franc, qu'elle a ensuite tiré elle-même avec succès.

Marque surprenante

Une dernière attaque canadienne avortée en toute fin de seconde demie sur une longue touche a scellé l'issue du match, qui n'a visiblement pas comblé les attentes des partisans allemands.

Avant l'affrontement, la plupart d'entre eux prédisaient une victoire écrasante pour l'équipe nationale. «C'est certain que nous allons gagner... Je pense que ce sera 4 pour l'Allemagne, 0 pour le Canada», avait notamment avancé Christiane Greifenhagen, une jeune femme qui avait fait cinq heures de route pour voir le match.

Charlotte Hein et son amie Dawn McCallum, venues du Canada pour suivre la Coupe du monde, figuraient parmi les rares personnes à arborer les couleurs nationales plutôt que le noir, jaune et rouge du drapeau allemand. «Tout le monde veut nous prendre en photo. Nous sommes des originaux ici», a indiqué Mme Hein, qui prédisait, avec optimisme, un match nul.

Malgré la défaite, plusieurs joueuses canadiennes se sont réjouies du résultat du match. «Je pense que nous avons montré ce que nous avons dans le ventre et le potentiel que nous avons», a déclaré la milieu de terrain Sophie Schmidt.

La France, qui a battu le Nigéria par la marque de 1 à 0 lors de l'autre match de la journée, se retrouve en tête du groupe A avec trois points, ex aequo avec l'Allemagne. Le prochain match de l'équipe canadienne contre la formation hexagonale, qui se tiendra le 30 juin, s'annonce crucial pour accéder à la ronde suivante.

«Nous sommes plus confiantes aujourd'hui que nous l'étions hier», a toutefois assuré Carolina Morace.