La fièvre du ballon rond s'est emparée mercredi de l'Afrique du Sud, mais un vol à main armée contre des journalistes étrangers est venu rappeler à deux jours du coup d'envoi que les inquiétudes sur la sécurité n'étaient pas sans fondement.

Un joyeux vacarme a retenti dans l'ensemble du pays à midi, quand des dizaines de milliers de personnes ont envahi les rues à l'appel de médias privés pour faire résonner vuvuzelas et klaxons.

À Johannesburg, des milliers de fans ont salué la sélection nationale, les Bafana Bafana, qui ont défilé dans le quartier d'affaires de Sandton à bord d'un autobus à impériale.

«On fait la fête pour 2010. On est tellement fier d'être Sud-Africain», a expliqué à l'AFP Nmatau Sema, qui a quitté son travail pour faire barrir sa longue trompette de plastique dans les quartiers nord de la ville.

Seize ans après la chute de l'apartheid, «nous sommes tous réunis, Noirs et Blancs, sous le même drapeau. Et ça va durer pendant toute la compétition», a-t-elle ajouté.

La fête a toutefois été ternie par l'annonce d'un vol à main armée contre deux journalistes portugais et un espagnol, cambriolés en pleine nuit dans leur résidence de luxe au nord-ouest de Johannesburg.

«J'ai été le seul à me réveiller pendant que les voleurs se trouvaient dans ma chambre. Ils étaient deux. L'un a pris un pistolet et l'a pointé sur ma tête en me disant de me taire. L'autre a commencé à fouiller les affaires», a confié l'AFP le Portugais Antonio Simoes.

«Ils sont partis avec l'argent qu'ils ont trouvé, les passeports, le matériel photo et des vêtements. Dans les autres chambres, où mes collègues ne se sont pas réveillés, ils ont pris ce qu'ils ont pu trouver», a-t-il expliqué.

Cet incident risque de raviver les craintes pour la sécurité des 300 000 étrangers attendus pendant le Mondial.

Les organisateurs ne cessent de répéter qu'ils ont dépensé 1,3 milliard de rands (130 millions d'euros) et recruté 44 000 policiers supplémentaires pour l'occasion. Mais avec une moyenne de 50 homicides par jour, l'Afrique du Sud reste l'un des pays les plus dangereux au monde.

Autre source d'inquiétude exprimée mercredi: les problèmes de circulation autour du stade de Soccer City à Johannesburg, où les Bafana Bafana ouvriront le bal contre le Mexique vendredi à 16h (10h heure de Montréal), en présence de l'ancien président Nelson Mandela.

«Ce que nous redoutons le plus, ce sont les embouteillages avant et après le match d'ouverture», a déclaré le porte-parole du comité local d'organisation (Loc) Rich Mkhondo.

«Si les gens prennent les transports en commun comme nous le leur recommandons, tout ira bien, mais si les 90 000 spectateurs veulent venir en voiture, il faut s'attendre à des bouchons», a-t-il ajouté.

Les Sud-Africains ont l'habitude de se rendre au dernier moment dans les stades, ce qui avait occasionné des bouchons monstres et des retards lors d'un match amical fin mai entre l'Afrique du Sud et la Colombie à Soccer City.

La ruée de dernière minute pourrait également entraîner des bousculades, comme dimanche lorsque 16 personnes ont été blessées en marge d'un match de préparation entre le Nigeria et la Corée du Nord.

Pour cette raison, le gouvernement a encouragé mercredi sa population à se conduire «avec courtoisie et civilité». «Tous les fans de foot ont pour responsabilité de faire en sorte que la Coupe du monde soit sûre et sans danger pour les autres», a ajouté son porte-parole Temba Maseko.