L'Inter Milan, qui mène le Championnat d'Italie à une cadence infernale, affronte une Juventus, 3e à huit points, qui doit à tout prix l'emporter sous peine de décrocher irrémédiablement, samedi à Turin en match avancé de la 15e journée.

L'issue du choc entre deux équipes qui vont fêter le centenaire de leur première confrontation (le 14 novembre 1909) pour leur 212e match officiel, sera d'autant plus importante psychologiquement que toutes deux vont jouer leur avenir en Ligue des champions au cours de la semaine.

L'état de forme. L'Inter est d'une régularité métronomique: depuis sa dernière -et unique- défaite en Serie A (1-0 contre la Sampdoria fin septembre), elle l'a emporté sept fois sur huit (avec une moyenne de 2,6 buts par match). Un rythme infernal que la Juve a de plus en plus de mal à tenir. Ses deux dernières rencontres se sont conclues sur autant de défaites -2-0 à Bordeaux en C1, 2-0 à Cagliari dimanche- au terme de performances médiocres. Côté effectif, les Nerazzurri devront composer sans le «supersonique» latéral droit Maicon, suspendu, et le meneur de jeu Wesley Sneijder, qui revient de blessure et que l'entraîneur Jose Mourinho entend ménager avant la C1. Chez les Bianconeri, l'attaquant David Trezeguet s'est remis plus vite que prévu d'une blessure à un mollet, mais semble encore juste pour débuter.

L'enjeu. L'Inter, avec huit points d'avance, n'a pas à redouter plus que de raison une défaite. Mais quatre jours avant d'accueillir Rubin Kazan en Ligue des champions, contre qui un succès est indispensable pour accéder aux huitièmes, une victoire à Turin apporterait un surcroît de confiance considérable. La Juve, elle, a naturellement tout intérêt à gagner sous peine d'être reléguée à dix points, un écart pratiquement insurmontable tant la quadruple championne en titre n'est pas coutumière des baisses de rythme. En C1, la situation est pratiquement identique: pour voir le printemps européen, elle ne doit pas perdre chez elle face au Bayern Munich mardi.

Diego Milito contre Diego. L'attaquant argentin de l'Inter et le meneur de jeu brésilien de la Juve, deux recrues de l'intersaison, sont particulièrement attendus. Le premier réalise un début de saison presque parfait (9 buts en 12 matches de Championnat) et forme avec le Camerounais Samuel Eto'o une paire qui a déjà fait oublier Zlatan Ibrahimovic. Le second, que la Juve voulait tant, évolue en-deçà de ce qui était attendu, insuffisamment décisif. «Je sens la pression, mais je n'ai pas peur», répond-il avant de défier le leader.

L'«inconnue» Mario Balotelli. Le jeune attaquant de l'Inter n'avait pas été convoqué pour affronter la Fiorentina (1-0) la semaine dernière. Il devrait faire son retour dans le groupe à Turin. Son entrée sur la pelouse du stade Olympique sera particulièrement scrutée: la saison passée, il avait été victime de cris racistes lancés par une partie des tifosi turinois. Sanctionnée, la Juve avait dû jouer un match à huis clos. Cette saison encore, le joueur d'origine ghanéenne demeure une cible privilégiée pour certains ultras, qui continuent à s'en prendre à lui lors de matches qui ne concernent pourtant pas l'Inter. Par crainte de nouvelles sanctions et afin de ne pas écorner davantage l'image du club, le président Jean-Claude Blanc a appelé les supporteurs à montrer ce qu'était le «style Juve»: soutenir à fond l'équipe et rien d'autre.