Le débat sur l'adaptation du Suédois Zlatan Ibrahimovic au FC Barcelone est définitivement clos: après trois semaines d'absence, il n'a eu besoin que de cinq minutes pour mettre à terre un Real Madrid incisif dimanche au Camp Nou (1-0).

«Il a servi de déclic. On l'a recruté pour ça, pour qu'il fasse la différence lors des matches importants. Il a été merveilleux», s'emballait le président du club catalan, Joan Laporta, tout heureux de ne plus avoir à justifier les 45 millions d'euros (en plus de Samuel Eto'o) déboursés pour l'ancien buteur de l'Inter Milan.

«Ibra», ou encore «Ibracadabra», n'a pas eu 10.000 occasions face au Real Madrid, il n'en a eu qu'une, à la 56e, cinq minutes après avoir remplacé Thierry Henry. Mais comme l'a souligné l'attaquant français, il a «fait ce qu'il fallait».

Soit convertir en but libérateur un centre royal de Dani Alves. Le placement était parfait et la reprise du gauche du Suédois fulgurante, absolument impossible à arrêter, même par un Casillas.

Une efficacité redoutable et déjà un 8e but en Liga, à seulement deux unités du «pichichi» David Villa.

«Ce but était très important pour moi et pour le public», expliquait «Ibra», qui s'exprime toujours en italien mais se fait comprendre sans trop de difficultés en Catalogne.

Pas de Coupe du monde

«Je suis très heureux. Mon premier Clasico et mon premier but contre le Real Madrid», ajoutait le buteur de 28 ans, appelé à remplacer le Camerounais Samuel Eto'o dans les statistiques et le coeur des supporters du Barça.

Blessé à la cuisse gauche le 7 novembre devant Majorque, il était attendu mardi dernier contre son ancienne équipe, l'Inter Milan (2-0), mais l'entraîneur Pep Guardiola n'avait pas voulu prendre le moindre risque.

«Il m'a dit qu'il ne voulait pas me voir blessé un ou deux mois», expliquait Ibrahimovic après le Clasico «mais je lui ai dit que je me sentais bien et que s'il avait besoin de moi, je me donnerais à 100%».

Guardiola, qui voulait absolument de cet attaquant complet (puissant, véloce et technique) dans son équipe, a eu raison de prendre des précautions.

Le Suédois affirmait il y a 15 jours dans les colonnes du journal catalan La Vanguardia s'être parfaitement adapté au Barça après ses cinq saisons en Italie (deux à la Juventus et trois à l'Inter Milan). «Mes coéquipiers et l'entraîneur m'ont beaucoup aidé et ils continuent à le faire tous les jours».

Son adaptation pleinement réussie, Ibrahimovic pourrait bientôt décider de se dédier à plein temps à son nouveau club, en prenant sa retraite internationale.

«Je n'ai pas encore décidé», confiait-il récemment dans un quotidien suédois. «Il y a beaucoup de paramètres qui rentrent en jeu. Ma famille, mon corps... et il faut être à 100% pour jouer avec l'équipe nationale. Je ne fais jamais les choses à moitié. Nous ne nous sommes pas qualifiés pour la Coupe du monde et cela m'a affecté».

C'est indéniablement le point noir de la saison d'Ibra. Il n'ira pas au Mondial en Afrique du Sud l'été prochain. Contrairement à toutes les autres stars du foot.