Le Real Madrid et ses 158 millions d'euros (256 millions de dollars canadiens) pour Kaka et Cristiano Ronaldo est le principal agitateur d'un marché des transferts européen par ailleurs pour l'instant assez atone.

Kaka, 65 M EUR (105 M$), Ronaldo, 93 M EUR (151 M$): le retour de Florentino Perez, l'homme des Galactiques (Figo, Zidane, Ronaldo...), à la présidence du Real, a gonflé les chiffres dans des proportions encore jamais atteintes. On peut ajouter les 35 M EUR (57 M$) versés à Lyon pour Karim Benzema.

Le Real recruterait bien encore quelques joueurs, mais son porte-monnaie des danaïdes met en appétit les présidents des autres clubs. Arsenal (Cesc Fabregas) et Villarreal (Santiago Cazorla) demandent environ 45 M EUR (73 M$) chacun à «Florentino» s'il veut ces deux joueurs. La «Maison-Blanche» n'est pas disposé à en verser plus de 30 (49 M$).

Cette valse sans précédent des chiffres a déjà fait reculer le Real, qui n'a pas mis sur la table les 80 M EUR (130 M$) demandés par le Bayern Munich pour Franck Ribéry, ni les 50 M EUR (81 M$) pour David Villa (Valence).

Le grand rival du Real n'a pas ce genre de problèmes. Le Barça n'a pas encore bougé sur le marché. Manchester City aurait proposé un pont d'or à Samuel Eto'o, mais l'attaquant camerounais est pour l'instant toujours barcelonais.

Avec les lingots du Real dans la balance, la Liga dispute désormais à la Premier League anglaise le titre de championnat le plus riche de la planète, celui qui aimante les meilleurs joueurs du monde.

Manchester United n'a pour l'instant effectué que des emplettes annexes, avec le jeune bordelais Obertan et le vieux Michael Owen, pas destinés au onze de base, plus l'Equatorien Valencia. Mais Alex Ferguson dispose d'une copieuse réserve d'argent pour remplacer Cristiano Ronaldo.

Supporteurs mécontents

Liverpool, dont les propriétaires américains sont touchés par la crise, essaie de retenir ses meilleurs joueurs. Les Reds ont notamment résisté à l'offensive du Real sur Xabi Alonso.

Peu de choses ont bougé à Londres. À Arsenal, Arsène Wenger annonce qu'il ne veut pas de "grosses recrues", loin du modèle du Real Madrid. À Chelsea, seul le brillant milieu russe Zhirkov est arrivé.

Si l'Angleterre et l'Espagne se disputent les meilleurs morceaux du marché, l'Italie se désole de n'être plus qu'au troisième rang. Des supporters de l'AC Milan ont même manifesté contre la fuite des forces vives, symbolisée par Kaka. Silvio Berlusconi, président du conseil italien et propriétaire du club, assure que son équipe peut rivaliser mais n'a pour l'instant pas remplacé Kaka. Il s'est mis sur la piste de Luis Fabiano (FC Séville), qui vient de terminer meilleur buteur de la Coupe des Confédérations (5 buts) avec le Brésil.

La Juventus a réussi un bon coup en attirant le meneur de jeu du Werder Brême, Diego, qui brille depuis plusieurs saisons, et lorgne sur le petit nouveau de la Nazionale, Giuseppe Rossi (Villarreal), pour remplacer un David Trezeguet vieillissant.

Enfin l'Inter de Jose Mourinho n'a pour l'instant recruté que le buteur argentin du Genoa, Diego Milito, pendant qu'Hernan Crespo effectuait le chemin inverse.

En France, c'est Marseille qui a effectué le plus gros recrutement, arrachant Lucho Gonzalez au FC Porto et chipant Souleymane Diawara à son rival Bordelais. Le champion de France n'a pas encore remplacé son défenseur central.

Lyon, déchu après sept titres de rang, a en outre perdu ses deux meilleurs joueurs, Benzema et Juninho (Qatar), un trou comblé seulement par l'arrivée de Lisandro Lopez (encore FC Porto).

Les grandes manoeuvres sont pour plus tard.