Absent des Jeux olympiques depuis 1924, le rugby fait officiellement son retour dans la grande famille olympique ce matin. Ce n'est toutefois pas le traditionnel rugby à XV que l'on verra. Le sport se jouera plutôt à sept. Si le Canada est absent du tournoi masculin, les Canadiennes entretiennent des espoirs de médaille. Voici un cours de rugby 101, pour ceux dont le seul contact avec ce sport se limite à deux minutes d'Astérix chez les Bretons.

MOINS LONG, PLUS RAPIDE !

La dernière Coupe du monde de rugby, en 2015, s'est échelonnée sur six semaines. On y pratiquait le rugby à XV. Le tournoi olympique, lui, durera... trois jours ! C'est là le grand avantage d'organiser un tournoi de rugby à sept. C'est que les deux sports se jouent sur la même surface, de 100 m de long sur 70 m de large. Moins de joueurs, donc, pour couvrir une aussi grande superficie, comme au hockey lors de la prolongation à 3 contre 3. « Et comme au hockey, ce ne sont pas les plus gros joueurs qui sont là, car il y a plus d'espace, rappelle Simon Fréchette, directeur général de Rugby Québec. Le jeu à sept est plus rapide, il y a moins de contacts. L'autre différence, c'est que les matchs durent 14 minutes, plutôt que 80. C'est rapide, sans arrêt. C'est ce qui permet d'avoir une compétition dans ce format. Il ne faut pas cligner des yeux, il se passe beaucoup de choses ! »

LES RÈGLEMENTS

Ils demeurent essentiellement les mêmes qu'au rugby à XV. La progression sur le terrain se fait de la même façon : en courant avec le ballon ou en y allant de passes parallèles ou par-derrière. La passe vers l'avant demeure prohibée, et entraîne la perte du ballon pour l'équipe fautive. Les points se marquent aussi de la même façon qu'au rugby à XV. Un but vaut trois points. Il consiste à botter le ballon entre les poteaux, après l'avoir fait bondir au sol. Bref, un jeu qui ressemble à un placement au football. Un essai - soit quand un joueur transporte le ballon jusqu'à la ligne des buts - donne cinq points. On peut ensuite tenter la transformation pour deux points.

LE LEXIQUE

Une des images classiques du rugby est le maul. Un maul survient quand le porteur du ballon est agrippé par un ou des adversaires, et qu'un ou des coéquipiers viennent en appui. L'équipe en possession du ballon a alors deux options : progresser en repoussant l'adversaire vers la ligne des buts, ou tenter une passe vers l'arrière, jusqu'à ce qu'un joueur se détache du maul et se mette à courir, ou qu'un joueur qui n'était pas dans la mêlée se démarque. Un ruck regroupe également plusieurs joueurs des deux équipes, mais dans ce cas, le ballon est au sol. Les joueurs doivent alors utiliser leurs pieds pour déplacer le ballon, pas leurs mains. « On ne verra pas autant de mauls et de rucks aux Jeux olympiques que dans des matchs de rugby à XV », rappelle toutefois Simon Fréchette.

LES CHANCES DU CANADA

Elles sont bonnes. Le sept canadien a fini deuxième au monde lors de la campagne 2014-2015, et troisième la saison dernière, derrière l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Lors du dernier tournoi, en mai dernier en France, le Canada avait toutefois battu les Australiennes en grande finale, en plus d'avoir tenu tête aux Néo-Zélandaises, s'inclinant 19-17. Si les deux nations de l'Océanie sont également des puissances en rugby masculin, on ne peut pas en dire autant du Canada, qui affiche finalement la même dichotomie au rugby qu'au soccer. « Je ne sais pas si c'est parce que les occasions sont plus ou moins présentes pour les femmes des autres nations, s'interroge Simon Fréchette. Mais ici, 34 % de nos membres sont des femmes. C'est un sport qui grandit énormément et ça se reflète dans les succès du Canada. »

LE DÉROULEMENT DU TOURNOI

Les 12 équipes sont divisées en trois groupes. Dans la phase préliminaire, chaque formation affronte ses trois rivaux de groupe. Les deux meilleures équipes de chaque groupe, de même que les deux « meilleures troisièmes », accèdent aux quarts de finale. Le Canada fait partie du groupe C. Il disputera ses trois matchs de groupe cette fin de semaine : contre le Japon et contre le Brésil samedi, et contre la Grande-Bretagne dimanche. Les quarts de finale auront aussi lieu dimanche, tandis que les demi-finales et la finale se tiendront lundi. Bref, les deux équipes finalistes devront disputer deux matchs par jour, trois jours de suite.

Canada c. Japon, 11 h 30

Canada c. Brésil, 16 h 30