À ses débuts internationaux, en 2005, Meaghan Benfeito s'effaçait souvent derrière Roseline Filion, son inséparable partenaire de synchro. Depuis le temps, la Montréalaise de 27 ans a appris à occuper le devant de la scène.

Suivre son idole

- Avant de plonger, elle a nagé. À la fin de ses cours de natation, le moniteur amenait son groupe aux tremplins, où elle a découvert Alexandre Despatie et Émilie Heymans. «À 7 ans, j'ai dit à ma mère que je voulais devenir comme Émilie. C'est ce que j'ai fait! Émilie a tellement accompli de choses... Si je pouvais être comme ça aussi, ce serait cool.»

- Elle ne compte plus les «flats» mémorables qu'elle a subis. «C'est arrivé plusieurs fois où j'étais incapable de respirer et de sortir de l'eau.»

- Le triple périlleux et demi arrière est son plongeon le plus difficile. L'entrée à l'eau «à l'aveugle» représente un défi particulier. «Je le pratique depuis une douzaine d'années, mais ça ne fait que deux ou trois ans que je n'ai plus peur de ce plongeon.»

- Sa devise, héritée de son père: «Gagner n'est pas tout, mais perdre, c'est plate».

- Sans ressentir le vertige, la peur est toujours présente du haut de la tour. «Chaque début de saison, quand on recommence à faire nos plongeons au 10 m, ton coeur bat vite.»

Des résultats impressionnants

- À l'été 2005, elle avait 16 ans et était en quatrième secondaire lorsqu'elle a gagné une médaille de bronze en synchro avec Roseline Filion aux Championnats du monde FINA de Montréal. Encore aujourd'hui, ce podium à Montréal reste sa plus grande fierté. «On n'était pas connues et les gens ont pris le temps de venir nous voir. Avec peu d'entraînement ensemble, on est sorties de là avec une médaille de bronze. C'était vraiment le début d'une carrière incroyable.»

- En 2010, une tendinite à une épaule lui a fait manquer les Jeux du Commonwealth de New Delhi. Ce fut le plus grand obstacle de sa carrière.

- Elle a gagné la médaille d'argent au 10 m synchro aux deux derniers Championnats du monde.

- En 2014, elle a remporté deux médailles d'or aux Jeux du Commonwealth de Glasgow. La même année, elle a gagné l'or lors de l'étape mexicaine du circuit des Séries mondiales, son meilleur résultat individuel sur la scène internationale.

Une famille importante

- Elle a grandi à Villeray dans une «grosse famille portugaise». Elle vit toujours avec ses parents et ses deux soeurs, déménagés à Laval depuis peu. «J'aime beaucoup ma famille et j'ai de la misère à être toute seule.»

- Elle a fait son primaire et son secondaire en français, mais se considère comme anglophone, la langue qu'elle parle avec sa famille. Elle craint de faire des erreurs lorsqu'elle donne des entrevues en français.

- Jusqu'en sixième année, elle allait à l'école portugaise le samedi matin. «Je parlais plus le portugais avant. Depuis que j'ai commencé à voyager, l'espagnol a pris le dessus.»

- Elle a deux soeurs jumelles, Chelsea et Alicia, 21 ans, deux éducatrices en garderie. Meaghan rêve d'ouvrir une garderie avec elles.

- Ses meilleures amies sont ses coéquipières Roseline Filion et Jennifer Abel. Avec Pamela Ware, le quatuor canadien s'est donné le surnom de «Fab IV».

- Elle a fait son plus beau voyage aux Açores, d'où ses quatre grands-parents sont originaires. «J'ai vu où ils vivaient, ce qu'ils faisaient, les lieux importants. C'était un voyage différent, vraiment le fun.»

Tatouages et gâteaux

- Elle adore les films d'horreur. «Je sais qu'ils sont tous mauvais, mais j'aime ça, je ne sais pas pourquoi!»

- Elle arbore trois tatouages. Un sur l'avant-bras droit: «One World One Dream», slogan des JO de Pékin de 2008. Un autre sur le pied droit: les anneaux olympiques, comme Abel et Filion. Et un autre sur le flanc droit, trois oiseaux avec le mot «Sisters», qu'elle partage avec ses soeurs.

- Un dada? Décorer des gâteaux. Mais ne lui demandez pas de les cuisiner...

- Elle préfère les séries télé aux films. Sa préférée? Prison Break. «Sinon, j'écoute des émissions de filles: Gossip Girl, Pretty Little Liars, The O.C.»

- Elle mesure 5 pieds - «156 centimètres, je me suis mesurée la semaine passée!» La petite taille peut être un avantage dans les rotations. « Mais tu dois apprendre à sauter plus haut.»

- Elle pleure souvent. «On essaie de toujours sourire, mais il y a beaucoup de hauts et de bas. Quand ça va bien et que ton objectif est atteint, c'est là que tu comprends que tout est arrivé pour une raison.»

- Elle est une partisane inconditionnelle du reggaeton, un genre musical d'origine latine et caribéenne.

En attendant Tokyo...

- Elle a fini septième en synchro à Pékin, ses premiers Jeux olympiques.

- Si son horaire à Rio le lui permet, elle aimerait assister aux compétitions de Dorothy Yeats, une spécialiste de lutte olympique avec qui elle effectue une partie de sa préparation physique.

- La retraite n'est pas pour tout de suite: elle veut se rendre jusqu'à ses quatrièmes Jeux olympiques, à Tokyo, en 2020.