La déception de n'avoir que trois boxeurs canadiens aux Jeux olympiques de Rio est compensée par le fait que Mandy Bujold, Ariane Fortin et Arthur Biyarslanov représentent tous des espoirs de médailles.

C'est du moins de cette manière que l'entraîneur Daniel Trépanier voit les choses.

«En ce moment, avec le soutien du Comité olympique canadien et du programme À nous le podium, la situation s'améliore chaque année et nous voyons notre programme évoluer, a indiqué Trépanier, jeudi, au centre d'entraînement de l'équipe. Nous avons eu de bons résultats en 2012, mais nos athlètes n'étaient pas des espoirs de médailles.

«Quatre ans plus tard, nous y allons avec le même nombre de boxeurs, mais ils ont tous des chances de ramener une médaille. Nous ne regardons pas seulement les chiffres, c'est la qualité que nous développons et que nous amenons aux Olympiques. Pour nous, c'est plus important d'avoir un boxeur qui gagne une médaille que 13 qui n'en gagnent pas. À la fin, ce sont les médailles qui amènent le financement.»

Trépanier croit que le Canada peut gagner à Rio de Janeiro. Les trois boxeurs font partie du top 10 mondial dans leur catégorie respective.

Bujold, de Kitchener, en Ontario, a peut-être les meilleures chances. La boxeuse de 28 ans a décroché l'or aux Jeux panaméricains de 2011 et a défendu son titre en 2015 à Toronto, en défaisant la championne américaine Marla Esparza en finale.

Biyaslonov, un Torontois de 21 ans, a aussi remporté l'or à Toronto l'été dernier tandis que Fortin, une boxeuse de 31 ans originaire de Saint-Rédempteur, a décroché le bronze.

Le Canada n'a pas gagné de médaille olympique en boxe depuis que David Defiagbon, d'Halifax, a remporté l'argent en 1996 à Atlanta. L'équipe est bien peu imposante si l'on compare aux années 80 alors que Lennox Lewis avait gagné l'or à Séoul.

Le Canada espérait envoyer cinq boxeurs à Rio, mais la qualification s'est avérée bien plus difficile cette fois. L'Association internationale de boxe amateur a alloué 30 places à des boxeurs professionnels pour la première fois.

«C'est toujours un défi pour une association comme la nôtre avec du financement limité de faire compétition aux pays où la boxe est le seul sport et qui ont beaucoup d'argent», a précisé Trépanier.

Aux Jeux de Londres en 2012, Custio Clayton, de Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, est passé à un point d'une médaille tandis que Mary Spencer, de Windsor, en Ontario, et Simon Kean, de Trois-Rivières, ont terminé à égalité au cinquième rang. En 2008 à Pékin, le Canada n'avait comme seul représentant Adam Turpish, de London, en Ontario, et il avait perdu son premier affrontement.

Cette fois, les trois boxeurs de l'équipe étaient considérés comme les favoris pour recevoir un laissez-passer pour Rio.

«Depuis qu'ils ont intégré la boxe féminine aux Olympiques en 2012, nous commençons à voyager ensemble de plus en plus et ç'a créé une très bonne énergie, a commenté Fortin. Entre moi, Mandy et Arthur, ce sera positif c'est certain. Nous nous soutenons tous.»

L'équipe aura un dernier camp d'entraînement à Montréal à compter du 25 juillet et se dirigera ensuite à Rio, le 2 août.

«Mon objectif est de gagner une médaille d'or pour le Canada, a commenté Biyarslanov. La dernière était il y a longtemps. C'est sûr que j'ai beaucoup de pression. Je suis de plus en plus nerveux, mais c'est normal.»