Les Jeux olympiques se suivent, mais ne se ressemblent pas pour Marianne St-Gelais. Après une expérience inoubliable à Vancouver en 2010, la patineuse de vitesse courte piste a connu une amère désillusion quatre ans plus tard, à Sotchi.

Double médaillée d'argent à son baptême olympique, elle n'est même passée proche d'un podium à ses trois épreuves individuelles en 2014.

Mais en éternelle optimiste qu'elle est, St-Gelais jure qu'elle n'aborde pas sa prochaine aventure olympique aux Jeux de PyeongChang comme si elle avait une revanche à prendre. Au contraire, elle affirme que cette épreuve a contribué à façonner l'athlète qu'elle est devenue.

«Je suis vraiment en paix avec ce qui s'est passé à Sotchi. Ces Jeux resteront un événement malheureux en terme de résultats. Mais je réussis aujourd'hui à en parler avec le sourire, avec un sentiment de détachement parce que je n'ai pas retiré que du mauvais de cette expérience», répond celle que l'on surnomme le «rayon de soleil de Saint-Félicien» en raison de sa personnalité attachante.

«C'est certain que si je pouvais changer les choses, je voudrais les faire différemment sans nécessairement changer ce qui est arrivé. Ç'a été une étape importante dans ma vie d'athlète et de personne. Ça m'a appris beaucoup de choses sur moi.»

Au point où elle dit avoir changé certains aspects de sa préparation pour éviter de refaire les mêmes erreurs. Qu'en est-il au juste?

«Au moment de faire le bilan de Sotchi, je me suis rendue compte qu'au fond je ne faisais pas vraiment les choses pour moi. J'avais tendance à parler pour les autres. Alors que la pression était sur moi. Et quand tu ne sais pas comment bien composer avec cette situation, tout devient une source de distraction et de stress.

«J'ai appris depuis à me mettre la pression sur moi, à me fixer des défis et à me dire que je dois faire les choses pour moi. Et oui, ce n'est pas facile au début car tu as peur à l'échec. Mais c'est le plus beau cadeau que je me suis fait.»

Et elle est convaincue que cette nouvelle approche lui sera utile dans sa nouvelle vie après le patinage de vitesse.

Aucun regret

Il semble déjà acquis que les Jeux de PyeongChang constitueront le chant du cygne pour St-Gelais. À l'approche de ses 28 ans - elle les fêtera le 17 février, jour de la présentation de la finale du 1500 mètres dames - elle projette de sceller son union avec son fiancé et coéquipier Charles Hamelin l'été prochain. Et le couple entrevoit avoir des enfants assez rapidement.

A-t-elle l'impression que sa carrière d'athlète s'est déroulée à un train d'enfer?

«Quand on termine les Jeux, on se dit que le prochain cycle de quatre ans va être long. Finalement, ça passe tellement vite.

«Ai-je l'impression que tout a été trop vite au fil de ma carrière? Non! J'estime que tout s'est fait dans le bon ordre de temps. Je me sens bien avec où j'en suis dans ma carrière. Je n'ai aucun regret.»

Et ce sera encore plus vrai si elle renoue avec le podium olympique à PyeongChang.