Le calibre de jeu de la LCF n'égalera jamais celui de la NFL et on ne peut comparer Coupe Grey et Super Bowl, mais le football canadien est souvent spectaculaire. Ce que je n'ai pas toujours pensé. Comme une majorité d'amateurs, j'ai déjà fait peu de cas de cette ligue et même de la disparition des Alouettes en juin 1987, souhaitant l'arrivée de la NFL. Tout a changé depuis.

La LCF vient de conclure une belle saison avec une augmentation de 15% des points marqués, une diminution de 23% des pénalités et une augmentation de 14% des auditoires durant la saison. L'erreur en séries aura été de présenter les premiers matchs éliminatoires le samedi, à la demande de TSN, d'où une baisse de 40% dans l'écoute. Une erreur admise qui sera corrigée dès 2009. On jouera le dimanche.

On nous a servi tellement d'analyses et de faits saillants dans les jours précédant la Coupe Grey qu'hier, les avant-matchs avaient une odeur de «déjà-vu, déjà entendu». RDS a bien fait de présenter le match Jets-Titans, défaits une première fois, et de limiter son avant-match officiel à 60 minutes, mais aurait pu s'efforcer de produire un 30 images/seconde au football canadien. En avant-match.

Cela dit, le tandem Casavant-Vercheval s'inscrit dans la lignée des bons duos entendus à la télé au fil des décennies, dont Richard Garneau et Raymond Beauchemin (1963-1972), Pierre Dufault et Pierre Dumont (1973-1988). Et Brian Williams a présenté une émouvante entrevue avec Tony Proudfoot, l'ancien des Alouettes, victime de la maladie de Lou Gehrig.

L'hommage à Roy

Dans les heures qui ont précédé l'hommage à Patrick Roy, une folle idée m'a trotté dans la tête: et si Mario Tremblay y était? Et si on l'avait invité, en secret, qu'il s'amène sur la patinoire, rejoigne Patrick Roy, et que les deux se donnent une chaude accolade?

Quel coup d'éclat. Quelle façon spectaculaire de tourner définitivement la page. La grande réconciliation. La mise sur les tablettes d'un moment sombre qui prend encore trop de place quand on rappelle la carrière de ces deux coqs.

La cérémonie fut bien scénarisée. Fais du feu dans la cheminée «...je rentre chez nous.» Patrick Roy est revenu au bercail, par la grande porte, croisant des fans au passage, affichant toute la «fierté bleu-blanc-rouge», vêtu du chandail du Canadien, «la plus noble des armures». Des mots bien choisis et bien dits.

La fête a été correcte, inspirée en partie par celle où Bob Gainey a fait son entrée sur la patinoire après une longue marche dans les corridors. Quelques belles idées, dont l'arrivée de tous ces jeunes gardiens arborant le nom d'un gardien québécois et les couleurs de son équipe, chacun rêvant de devenir un autre Roy, un autre Brodeur, un autre Luongo.

Même dans les choix musicaux, on a entendu des extraits de chansons de Dubois et Ferland, alors que dans le passé on ne semblait connaître que le répertoire américain. À la télévision, les commentateurs ont été discrets, comme il se doit.