Deux matches ne font pas une saison, mais j'ai déjà l'impression que Joël Bouchard pourrait s'avérer l'addition la plus heureuse au sein de toute l'équipe de RDS assignée à la diffusion du hockey.

Fort d'une certaine expérience de la caméra, mais pas dans ce nouveau rôle, Bouchard est articulé, son propos direct. Quand il s'exprime, il regarde souvent la caméra, s'adressant directement aux amateurs, un conseil que l'on donne aux politiques avant un débat.

 

Vendredi, Bouchard a affirmé que «pour le Canadien, Price est un Ovechkin ou un Crosby». Bon sujet pour les tribunes téléphoniques qui cherchent souvent des sujets susceptibles d'inspirer des échanges intelligents.

Samedi, après la première période, il a critiqué la performance du Canadien dans les 10 premières minutes sans chercher ensuite à l'excuser en invoquant un match joué la veille ou quelque chose du genre. Au deuxième entracte, son analyse numérique des points saillants était précise et vivante. «Un futur coach», s'est exclamé Jacques Demers.

C'est bien parti pour Joël Bouchard. Il a le sens du spectacle et des allures qui tranchent du style plutôt classique et uniforme des commentateurs. Attention cependant aux mots anglais, comme «shaké» samedi, même si, dans le feu de l'action et avec un temps d'antenne limité, on ne trouve pas toujours le bon mot. C'est pardonnable, pourvu que ce ne soit pas répétitif.

Le bon vieux Jacques Demers m'est apparu plus enthousiaste et motivé que jamais, lui qui l'était déjà, ne se gênant pas pour intervenir. Il établira facilement une belle complicité avec les Bouchard, Joël, et Yanick, un animateur qui semble avoir la générosité de céder la parole à ses acolytes.

Quant à Benoit Brunet, le défi est différent. Il faut lui laisser un peu de temps pour apprivoiser cette facette du métier qui nécessite un grand sens de l'analyse et beaucoup de préparation. Une dizaine de matches devrait permettre de mieux juger.

Brunet, qui doit aussi établir une complicité avec Pierre Houde, a soulevé quelques bons points, mais son timbre de voix est parfois un peu bas ou son débit précipité, ce qui empêche de bien comprendre tout ce qu'il dit. Ça se corrige facilement. Comme dirait l'autre, «y'a encore de la job à faire», c'est normal, et Brunet semble aussi plus soucieux de la qualité de son français, se corrigeant parfois lui-même en ondes. À surveiller par contre, les «de-ous-que», comme dans «de-ous-qu'il était placé.»

S'il veut apprendre, comme Gilles Tremblay avec René Lecavalier, Brunet a un bon professeur en Pierre Houde qui pourrait corriger certains collègues ayant quelques difficultés avec le féminin et le masculin et conjuguant souvent le verbe au pluriel quand le sujet est au singulier.

 

BLOC NOTES

> Déjà qu'on abuse des infographies pendant un match, serait-il possible de toujours revenir à l'action avant qu'elle ne reprenne?

> Don Cherry is back. Jeudi dernier, le sigle bleu des Leafs était imprimé sur sa cravate et boutons de manchettes. Samedi, il a accusé les Leafs de préférer les Européens aux Ontariens. Qui a dit: «Il est facile d'exciter les sots, il suffit de l'être soi-même»?

> Samedi, pour ses faits saillants de P.J. Stock a choisi deux buts et trois bagarres. L'influence directe de son mentor du premier entracte.

> Belle idée, avant le match, de laisser les spectateurs interpréter l'hymne national a capela.

> Ron Wilson, à RDS: «La reconstruction des Leafs prendra de 3 à 6 ans. La Coupe Stanley? Peut-être 8 ans.» Va-t-on diminuer le coût des billets entre-temps?

> Michel Villeneuve à La Zone: «Tu comprends pas...t'a mis tes oreilles de femmes?» (sic).

> Je souhaitais entendre Bertrand Houle sur la perte du Grand Prix, mais il n'en a même pas été question à F1 Magazine. Comment un magazine consacré à la F1 peut-il ignorer la nouvelle de l'année? Le sujet, incontournable, aurait dû être abordé dès le départ.