Marc Bergevin est demeuré le même, hier lors de son point de presse.

Il a bien timidement admis ses torts et rejeté la plus importante partie du blâme sur "l'attitude" de ses joueurs.

À l'écouter, il y aura bien peu de changements au sein de son personnel de gestion. Pourtant, à sa droite, le propriétaire et président Geoff Molson affirmait que le statu quo était inacceptable. Mon collègue Philippe Cantin avait raison de souligner ce matin que les deux hommes ne semblaient pas toujours sur la même longueur d'ondes.

Eric Engels, de Sportsnet, a frappé dans le mille avec sa question à Marc Bergevin. Et si le problème "d'attitude" des joueurs n'était pas attribuable au manque de foi de ces joueurs envers les effectifs convoqués au camp d'entraînement?

Le problème de centre numéro un n'était en effet toujours pas réglé, puisque Jonathan Drouin n'avait jamais joué au centre, on espérait voir un défenseur numéro six, David Schlemko, occuper la gauche de Shea Weber. Karl Alzner, après une saison difficile à Washington en raison de son manque de vitesse, avait été pressenti pour combler le vide laissé par Andrei Markov, tandis qu'Ales Hemsky constituait une solution de rechange (la pensée magique encore) à la perte d'Alexander Radulov. Tout ça avec huit millions à dépenser...

La vérité pouvait difficilement venir de la bouche du DG. Son travail de reconstruction partielle du club l'été dernier a été lamentable. Et il n'a pas été aidé par son entourage.

D'ailleurs son explication pour défendre ses hommes de hockey m'a fait bien rire. Pourquoi évoquer Steve Ott hier? Bergevin a mentionné que dans son cas, les attentes de la direction étaient probablement moins élevées que celles des médias et des fans.

Avez-vous entendu depuis un an des récriminations sur l'acquisition de Ott (à la date limite des échanges en 2017) en retour d'un choix de sixième ronde?

Par contre, on aurait aimé entendre l'explication à propos de l'acquisition de Karl Alzner (23M$ pour cinq ans) alors qu'il occupait désormais un poste au sein de la troisième paire chez les Capitals de Washington en raison de son manque de vitesse; des deux choix de deuxième ronde cédés à Chicago pour un joueur usé, Andrew Shaw, sans oublier les 23,4M$ pour six ans qu'on lui a consentis; de l'échange de Sven Andrighetto pour Andreas Martinsens; de l'acquisition de David Schlemko, 30 ans, un sixième défenseur de carrière, avec trois ans de contrat à écouler à 2,1M$ par saison; du départ de Mark Barberio, soumis au ballottage, qui joue plus de 20 minutes par match au Colorado; de l'acquisition de joueurs usés à la corde, Ales Hemsky et Mark Steit, en croyant qu'ils pourraient aider le club.

Il y a eu de bons coups des dépisteurs professionnels, évidemment. L'acquisition de Philip Danault et d'un choix de deuxième ronde pour Tomas Fleischmann et Dale Weise, par exemple, ou Paul Byron et Nicolas Deslauriers.

Mais les mauvais coups ont été nettement plus nombreux que les bons.

Je ne doute pas qu'il y a eu un réel problème d'attitude dans ce vestiaire en début de saison, comme ont tenté de nous expliquer Molson et Bergevin sans entrer dans les détails. On peut lire entre les lignes. Mais avec une bonne formation, le Canadien aurait gagné davantage de matchs et ces problèmes d'attitude auraient facilement pu être masqués.

On va s'en remettre à la pensée magique et espérer que le Canadien remporte la loterie du repêchage et, ou, qu'il puisse embaucher John Tavares à compter du 1er juillet.

Quant à la question de la transparence, soulignée à plusieurs reprises au crayon gras, Donald Beauchamp, VP Communications, aurait mérité une sortie plus élégante...