J'écoutais Gabriel Grégoire se prononcer sur la faible représentation francophone chez le Canadien il y a quelques instants à à l'émission de Mario Langlois à CKAC avec toute la spontanéité qu'on lui connait.

L'animateur avouait avoir besoin de s'identifier à des joueurs francophones chez le Tricolore, admettait porter une attention plus particulière à Francis Bouillon ou à Steve Bégin lorsqu'ils étaient sur la glace. Que Stéphane Richer et Guy Lafleur l'avaient fait vibrer.

Gabriel Grégoire a parlé avec respect, il n'a pas accusé qui que ce soit, il a simplement que pour lui, l'identité francophone était importante. Difficile de le contredire, les sentiments, comme les goûts, ne se discutent pas.

Pour ma part, je n'ai jamais ressenti le besoin de m'identifier à des hockeyeurs francophones chez le Canadien. Ça ne m'a pas empêché d'adorer Guy Lafleur étant plus jeune, d'applaudir les arrêts de Patrick Roy, mais mon idole de jeunesse s'appelait Mats Naslund. J'étais fasciné par le mystère que dégageait Ken Dryden, un gardien qui enlevait rarement son masque. L'adolescent en moi était tout feu tout flamme lorsque le CH a repêché un défenseur tchèque plutôt frêle, Petr Svoboda, en 1984, dont j'ai encore le chandail quelque part dans le sous-sol.

Le fait de ne pas ressentir ce besoin d'identification francophone lorsque je regarde un match de hockey du Canadien fait-il de moi un traitre à la nation? Cet état de choses m'empêche-t-il d'être fier de mes racines québécoises? Vous connaissez ma réponse.

Le fait d'avoir besoin de s'identifier à des francophones chez le Canadien fait-il de Gabriel Grégoire un raciste? Vous devinez là aussi ma réponse, l'animateur ne fait qu'exprimer un sentiment personnel et bien légitime.

Malheureusement, les couteaux volent souvent bien bas dans ce débat et nous n'arriverons jamais à trouver l'unanimité. Un peu de respect pour les opinions de chacun par contre serait à souhaiter.